D'abord la numéro deux, ensuite le grand patron. On a beau dire qu'il s'agit de départs pour des raisons personnelles, il est difficile de chasser le doute.
Marie-Josée Nadeau était un important rouage chez Hydro-Québec. Vice-présidente exécutive aux affaires publiques, elle était considérée par plusieurs comme la numéro deux de l'organisation. Le souvenir nous est revenu de la première entrevue éditoriale que nous avait accordée Thierry Vandal lors de son arrivée aux commandes d'Hydro, il y a quelques années. Madame Nadeau était présente et y jouait visiblement un rôle d'accompagnement important. À quelques reprises par la suite on l'a aussi vu assister à des entretiens du même genre.
Après 40 ans de service, dont 22 chez Hydro, sa démission, annoncée à la mi-janvier, peut s'expliquer par une envie de partir à la retraite.
Monsieur Vandal confie plutôt de son côté qu'il a jugé à-propos de partir deux ans avant la fin de son contrat parce qu'une nouvelle stratégie énergétique doit prochainement être adoptée par le gouvernement et qu'elle nécessitera un engagement à long terme.
Certains racontent qu'il démissionne parce qu'il est intéressé à aller au privé, là où il pourrait potentiellement toucher de meilleurs émoluments.
Peut-être n'est-on en présence que d'un concours de circonstances. D'ailleurs, c'est la prétention du gouvernement alors que monsieur Couillard a expressément salué le travail du PDG d'Hydro.
Reste qu'il est inhabituel que le numéro un et le numéro deux d'une organisation partent au même moment.
Et la décision de partir de monsieur Vandal apparaît en outre plutôt rapide. Même le gouvernement a semblé pris par surprise par l'annonce vendredi.
Trois scénarios semblent donc sur la table.
1- Les départs ne sont effectivement liés qu'à des choix personnels de fin de carrière et de réorientation de carrière.
2-Les départs sont attribuables à la survenance d'un événement imprévu qui forçait les démissions (potentiellement lié à une faute de gouvernance).
3- Le gouvernement s'apprêtait à confier certaines missions ou mandats à Hydro dont les dirigeants ne souhaitaient pas être les artisans (nouvelle politique énergétique?; ajustement des régimes de retraite des employés?).
Le deuxième motif (la faute de gouvernance) apparaît peu probable car les remarques du gouvernement sur le travail de monsieur Vandal auraient été plus prudentes.
L'option trois est cependant toujours possible.
On pourrait mieux voir plus tard.
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