Qu'arrivera-t-il quand les taux remonteront ?
Une moyenne est généralement faîte pour être atteinte. Le risque est qu'à un certain moment la normalité ne revienne, que la prime de risque ne se replace, et que les taux d'intérêt ne remontent.
«L'impact sur les emprunteurs et les investisseurs sera catastrophique. Les premiers souffriront d'une augmentation du service de leur dette, et les seconds, d'une perte en capital sur la valeur de leurs obligations», prédit l'auteur de l'étude, Patrick Artus.
Autrement dit, on pourrait bientôt retomber dans une nouvelle crise.
Quand ?
La maison ne précise cependant pas quand la chose pourrait se produire. Elle parle plutôt d'un horizon à «moyen terme».
Quand et quelle en sera l'ampleur ?
Dans un récent article du magazine Forbes, le gestionnaire Steve Bluementhal (CMG) s'avance cependant davantage. À l'heure actuelle, 13 des 16 membres de l'Open Market Committee (FOMC) croient que la Fed commencera à hausser son taux directeur en 2015. La médiane du groupe donne les fonds fédéraux à 1 % en 2015 et à 2,25 % en 2016 (à 0 % actuellement).
Récemment, le taux sur les obligations 10 ans se situait à 2,5 %. Si le taux à un jour des fonds fédéraux grimpe à 1 % en 2015, les obligations 10 ans devraient grimper autour de 3,5 %. Un tel mouvement causerait une perte en capital d'environ 8 % sur la valeur de l'obligation.
Si on pousse l'exercice sur 2016, les obligations 10 ans pourraient alors se trouver à 4,75 %, et générer une perte en capital d'environ 18 %.
Qu'est-ce à dire pour les obligations et les fonds obligataires canadiens ?
C'est plus difficile à dire. Il n'est pas assuré que les taux canadiens évolueront en synchronisme avec les taux américains. À preuve, le taux à un jour au Canada est à 1 % (par rapport à 0 % aux États-Unis), et les obligations 10 ans à 2,30 % (par rapport à 2,5 %). Mais il serait surprenant qu'une hausse marquée d'un côté de la frontière ne traverse pas de l'autre côté.
Les pertes pourraient donc se ressembler. Si vous avez un fonds commun obligataire ou un fonds négocié en Bourse, le truc est de s'attarder à la durée moyenne du portefeuille du fonds. Et de rechercher de courtes durées plutôt que des longues durées (10 ans est un extrême). Le rendement en intérêts sera plus faible, mais le choc le sera également.
Il y a aussi la possibilité de ne simplement acheter qu'une obligation du gouvernement d'un an ou deux et de la laisser venir à maturité. Il n'y aura dans ce cas aucune perte en capital et l'on pourra réinvestir à un meilleur taux après un choc éventuel.