Prête-noms ou pas, M. Blanchet aurait-il dû s'abstenir, au plan éthique?
Est-ce que le mari de celle qui est pressentie pour devenir chef de parti ne devrait pas se douter que le simple fait qu'il sollicite une contribution risque de jeter l'espoir d'un éventuel retour d'ascenseur? Et, conséquemment, éthiquement s'abstenir?
C'est ici que risque de se situer la discussion.
Certains avanceront que cet espoir de retour d'ascenseur était aussi présent à tous ces soupers à 500$ où l'on faisait venir des ministres. Ils ajouteront que plusieurs de ces ministres ont aussi fait de la sollicitation de financement. Il faut, diront-ils, juger avec l'époque. Si c'était à ce moment socialement tolérable pour les ministres de solliciter et d'organiser le financement, ne l'était-ce pas aussi pour monsieur Blanchet?
D'autres feront valoir que ce n'était pas socialement acceptable à l'époque d'agir ainsi, la preuve en étant qu'on en est venu à changer la loi pour éviter ces sollicitations. Et que, si on a changé la loi, c'est que c'était peut-être légal, mais plus difficilement éthiquement acceptable.
Sur cette question, on laissera chacun libre de conclure. En signalant cependant qu'il y a beaucoup de monde dans le même bateau que monsieur Blanchet…
Ces opérations ont-elles eu lieu?
Une autre importante question, sinon la plus importante.
Monsieur Blanchet nie que ces approches aient eu lieu.
S'il a raison, c'est la SRC qui sera en difficulté avec la force de ses sources. S'il ment, il est cuit. Et il risque d'emporter madame Marois avec lui.
Madame Marois a soutenu que son mari avait occasionnellement fait du financement, mais toujours à l'intérieur du cadre de la loi. Les situations dépeintes par la SRC étaient à l'intérieur de ce cadre. Si elles n'ont pas eu lieu, d'autres apparentées ont-elles eu lieu?
Cette affaire ne se conclura pas avant que monsieur Blanchet n'ait précisé quel type de financement occasionnel il effectuait, et comment il l'effectuait.
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