Monsieur Bronfman a aussi été interrogé sur la situation linguistique au Québec et émis ses réserves sur la loi 101.
« Je n'aime pas trop faire de politique. Mais je suis marié à une Québécoise et j'ai quatre enfants qui vont à l'école française. J'ai eu le choix, mais beaucoup ne l'ont pas », a-t-il déploré.
Le président de Claridge dit être mal à l'aise. « J'ai de la misère un peu avec ça. Je trouve parfois que l'on est un peu trop isolé… Il ne faut pas nous mettre dans une boîte en disant Québec est différent. Nous faisons partis du monde, faisons notre chemin », a-t-il déclaré.
Hors conférence, Stephen Bronfman a dit ne pas croire que le Québec perdrait son fait français (si les parents étaient libres des choix de fréquentation) et redouté que des applications trop strictes de la loi (pastagate) ne conduisent à des départs et un certain « brain drain ».
« Je comprends pourquoi il y a eu initialement la loi 101, mais les gens sont passionnés par la vie et leur langue, je ne vois pas pourquoi elle serait perdue. C'est un monde francophone ici, les gens vont continuer de parler français, les enfants vont parler en français. Peut-être de temps en temps vont-ils aller à l'école anglaise comme les miens vont à la française, pour une meilleure vie », croit-il.
À la question « vous n'avez jamais pensé à quitter Montréal? », monsieur Bronfman avait plus tôt répondu, en rigolant:« euh, vous savez, la politique est bizarre, mais c'est intéressant. On ne sait jamais ce qui va se passer. Disons que 1995 a été un peu dur! »
Justin Trudeau
C'est avec un peu de surprise que l'on a appris en cours de discussion que monsieur Bronfman avait été le président de la campagne de financement du nouveau chef libéral Justin Trudeau.
Il a indiqué que la campagne avait bien rapporté et dit croire que monsieur Trudeau « pourrait changer la politique au Canada. »
Appelé à être plus précis, il a estimé que monsieur Trudeau était un jeune politicien, entouré d'une équipe jeune, et qu'ils étaient mieux placés pour comprendre les nouveaux enjeux.
« C'est une génération différente, qui comprend mieux et veut mieux comprendre comment le monde fonctionne. Les gens au gouvernement sont simplement d'une plus vieille génération et ne comprennent pas. Je suis vieux moi aussi! »
Stephen Bronfman est de même venu à la défense de Justin Trudeau sur les critiques visant son contenu. « Certains disent qu'il ne parle pas de sa politique. Ce n'est pas le temps, il veut plutôt savoir ce que les gens veulent. Il va ensuite bâtir une nouvelle équipe avec une nouvelle pensée. »
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