La difficulté
La difficulté est cependant qu'en étalant la hausse des médecins, on pousse vers l'avenir ce 400 M$. Et que pour l'an prochain, mis à part une nouvelle ronde de compression équivalente à celle de cette année (490 M$), le carquois commence à être pas mal vide de mesures de compressions pour arriver à l'équilibre budgétaire. Il faudra cette année-là ramener la croissance des dépenses non pas à 2,5%, mais à 2%. Et même en réussissant, il y a un écart à résorber de 530 M$ (330 M$ si l'on tient compte de la réserve). Sans ponction sur les hausses de salaires, ambitieux, comme dirait le Vérificateur.
Que prépare le gouvernement?
Bien malin celui qui peut le prédire.
On suspecte personnellement qu'il s'apprête à faire le pari d'une croissance économique supérieure aux prévisions pour 2015-16, qui viendrait en bonne partie régler les difficultés. De même que le pari de syndicats collaborateurs.
Il pourrait bien avoir raison sur le pari de la croissance. Bien que le PIB ait fait du surplace aux États-Unis au dernier trimestre, la création d'emplois a été nettement supérieure aux attentes.
Il reste à voir cependant s'il est prêt à l'écrire dans le prochain budget. On voit mal le gouvernement promettre de régler le problème de l'équilibre en haussant ses prévisions de revenus. Dans le contexte actuel, ce serait manquer de prudence.
Lors du dernier budget, en traînant autour des haut-fonctionnaires, on avait par ailleurs demandé quelle hypothèse d'augmentation salariale avait été prévue dans les projections des années à venir. La réponse avait été: 2%.
Si tel est bien le cas, le gouvernement pourrait bien être tenté d'offrir de plus faibles hausses que ce qui est budgété dans les prochaines années, de manière à récupérer de l'argent. L'offre pourrait aller en crescendo (avec un gel la première année, et des augmentations plus intéressantes ensuite) et être assortie de conditions quant à la progression des revenus de l'État.
Il est peu probable ici aussi que l'on puisse l'écrire de la sorte dans le budget. Histoire de ne pas trop montrer sa main.
Quand même, une drôle de situation, où l'on pourrait avoir un plan et ne pas pouvoir vraiment l'exposer.
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