C'est là la grande question.
C'est une chose de dire que l'on fera quelque chose, c'en est une autre de l'accomplir.
Pour arriver aux objectifs, les dépenses en santé, qui sont le déterminant de toute l'affaire, ne doivent par exemple croître que de 3% annuellement dans les prochains exercices. Elles ont grimpé de 5,2% dans les 10 dernières années. Encore récemment, le nouveau ministre de la santé parlait en chambre d'un objectif de 4%.
On a personnellement un gros doute sur l'atteinte des résultats parce que l'effort demandé en santé semble trop optimiste. Quelque chose nous dit qu'il faudra aller chercher plus ailleurs. Mais on verra bien. L'Institut du Québec calculait récemment qu'à long terme, des dépenses de la santé à 4% permettraient de garder les finances publiques à flot.
Une déception: la dette
La meilleure nouvelle de ce budget est sans doute l'abandon de l'intention du PLQ d'augmenter de 1,5 G$ par année les investissements en infrastructures (7,5 G$ sur cinq ans).
En abandonnant l'initiative, les libéraux renoncent en bonne partie à la politique économique qu'ils avaient défendue en campagne électorale (le programme d'immobilisation était son épine dorsale). L'idée menaçait très fortement l'atteinte des cible de dette dans l'avenir. Le risque aurait significativement augmenté avec les années que le Québec ne s'approche d'une décote importante.
La déception de ce budget touche néanmoins également la dette. S'il est rassurant avec l'abandon de la hausse des immobilisations, le gouvernement annonce malheureusement qu'à compter de 2017-18, la moitié des surplus budgétaires seront affectés à l'abaissement de celle-ci alors que l'autre moitié sera retournée en baisses d'impôt.
La décision fait en sorte que l'on prévoit maintenant qu'en 2018-19, le ratio dette/PIB sera de 50%, alors qu'il était prévu au dernier budget qu'il se trouverait à 48,8%.
L'objectif est d'avoir une dette à 45% du PIB au 31 mars 2026. Vrai, il y a sept ans d'espace pour s'y rendre. Mais il y a aussi sept ans d'espace pour que ne se présente une nouvelle récession (il y aura un bon bout de temps à ce moment qu'on n'en n'aura pas eue).
Il est toujours difficile de comprendre pourquoi le PLQ s'entête à vouloir faire des baisses d'impôt plutôt que de courir le plus rapidement possible vers une solidification de la situation financière.
Cela dit, restons sur l'essentiel. Le chiffrier est bon.
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