Ce qui nous ramène à Ottawa
Ce qui nous ramène à la question initiale. Comment le fédéral peut-il égaler la contribution de Québec tout en laissant le contrôle à la famille (c'est ce que souhaite Québec) et sans faire plonger le titre.
Rentrer ce milliard dans le capital de la société mère n'est évidemment pas une option (chute automatique sous les 1$).
Le rentrer dans la société en commandite sous forme d'actionnariat (comme Québec l'a fait) n'a pas plus de sens. L'opération ferait en sorte que Bombardier perdrait toute son exposition au projet CSeries.
Y aller d'un prêt traditionnel additionnel à Bombardier n'apparaît pas non plus une avenue de solution, puisque les syndicats bancaires s'opposeraient vraisemblablement à l'alourdissement de la dette de la société mère.
Comment alors?
Deux voies semblent envisageables.
1-Le remplacement d'une ligne de crédit non utilisée de 1,3 G$ US. La ligne est actuellement disponible, mais soumise à une échéance qui viendra un jour. Son renouvellement n'est pas garanti. Si elle était sécurisée par le gouvernement, les capacités financières de Bombardier seraient mieux assurées.
2-L'éditeur émérite du journal, Jean-Paul Gagné, avançait aussi lundi, lors d'une discussion à bâtons rompus, qu'Ottawa pourrait peut-être y aller de prêts à la société en commandite, remboursables, mais en fonction de la rentabilité. Il se fait de l'argent, le prêt est remboursé, il ne s'en fait pas, il n'y a pas de remboursement.
C'est cette deuxième option que pourrait bien souhaiter monsieur Daoust. La semaine dernière, Bombardier a indiqué que le 1 G$ US qu'elle s'engageait à investir dans les prochaines années dans la société en commandite pour conserver son intérêt viendrait diluer la participation du gouvernement du Québec. Le ministre préférait plutôt de son côté parler de la possibilité que Bombardier n'ait pas à sortir de la société mère ce milliard de dollars et qu'il soit plutôt financé par dette.
Si cette option est celle en vue, et on croit que c'est le cas, la seule interrogation qui reste est de savoir à qui irait la valeur des brevets du CSeries en cas d'échec du projet. Aux actionnaires Bombardier-Québec ou au créancier Ottawa?
Bref, que le fédéral dise oui ou non à Bombardier, il semble y avoir ici le germe d'une nouvelle pomme de discorde Ottawa-Québec.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT