Pourquoi? Parce que sur une longue période, l'immigration est un facteur positif pour la croissance économique et les finances publiques, rappelent unanimement les économistes.
Par exemple, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a analysé le cas du Royaume-Uni. Après l'élargissement de l'Union européenne en 2004 à des pays d'Europe orientale comme la Pologne, le Royaume-Uni a accueilli un million d'immigrés en quelques années.
En bien, cela n'a ni fait bondir le taux de chômage ni fait chuter le niveau du salaire moyen dans ce pays, affirment les économistes de l'OCDE.
La raison est simple: dans la plupart des cas, les migrants veulent travailler et offrir une meilleure vie à leurs enfants. Ce sont donc des gens qui vont consommer, se loger et contribuer à la création de la richesse dans le pays où ils vont s'installer.
L'arrivée massive de migrants représente aussi une occasion pour les entreprises européennes.
Par exemple, en Allemagne, plusieurs entreprises pâtissent d'une pénurie de main-d'oeuvre en raison du déclin démographique de ce pays.
Or, la diminution de la population active menace à terme le dynamisme économique de l'Allemagne. C'est notamment pourquoi ce pays s'est montré si généreux envers les migrants qui affluent en Europe: il en a besoin.
Bien entendu, à court terme, les États européens devront dépenser des centaines de millions de dollars pour accroître et bonifier leurs infrastructures, et ce, des logements aux écoles.
Mais à long terme, il s'agit d'un investissement, insiste le magazine The Economist.
Bien entendu, cette crise ne peut pas perdurer encore des années. Il faut stabiliser la situation, pour revenir à des flux migratoires plus réguliers et contrôlés, font remarquer des analystes.
C'est pourquoi les pays d'Europe et du Moyen-Orient (où sont localisés la majorité des réfugiés syriens) ont tout intérêt à trouver une solution à la crise qui sévit en Syrie depuis le printemps arabe de 2011.
Il faut aussi aider financièrement des pays comme le Liban, la Jordanie et la Turquie qui ont déjà accueilli des centaines de milliers de réfugiés.
Mais d'ici là, l'Europe devra encore accueillir sur son sol des migrants.
Reste à savoir quelle sera la réponse collective des Européens face à cette crise migratoire sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Feront-ils preuve d'ouverture ou de fermeture?
Le 31 août, la chancelière allemande Angela Merkel a mieux résumé que quiconque l'enjeu fondamental de cette crise.
«Les droits civils et universels ont été jusqu'à présent étroitement liés à l'Europe et à son histoire, en tant que principes fondateurs de l'Union européenne. Si l'Europe échoue dans la crise des réfugiés, ce lien avec les droits civils sera rompu.»
Voilà pourquoi l'Europe se trouve a un point de bascule.