Clause de crise difficile à faire avaler
Un nouveau protocole en temps de crise sera dévoilé officiellement dans quelques jours et entrera en vigueur le 1er janvier 2015, rapporte aussi Straight Times.
Le principe est le suivant. En cas de crise, les institutions ne forceront plus une institution en difficultés à honorer immédiatement les termes de contrats de produits dérivés qui lient les deux institutions.
Cette « clause de crise » vise à donner à l’institution visée le temps de respirer au lieu d’avoir à vendre des placements précipitamment alertant ainsi les autres négociateurs, qui doutent alors de la capacité de l’institution à respecter ses obligations et incitant ainsi d’autres institutions à aussi exiger le règlement immédiat des contrats, et ainsi de suite dans un effet boule de neige d’institution à institution.
L’entente vise à garder l’institution fragile en vie, forçant toute l’industrie à absorber des pertes, dans le but d’éviter une nouvelle crise.
Les autorités veulent aussi éviter à l’avenir le sauvetage coûteux d’institutions telles que celui de l’assureur AIG.
Il reste plusieurs détails à fignoler et aussi un mur de résistance à faire tomber chez les institutions non signataires de l’entente, tels que le gestionnaire BlackRock et les fonds de couverture (hedge funds).
Ces fonds soutiennent qu’ils ont avant tout une obligation fiduciaire envers leurs propres clients.
Il est en effet difficile de réconcilier le fait qu’un produit dérivé, qui vise parfois à protéger la valeur de placements en portefeuille, ne fonctionne pas au moment où cette « police d’assurance » devient le plus nécessaire.
Le nouveau protocole pourrait provoquer encore plus de volatilité dans les marchés puisque des institutions et des fonds voudront peut-être remanier et vendre des contrats de dérivés, afin de minimiser leur risque.
La très grande volatilité dans l’énorme marché des devises donne peut-être un avant-goût des perturbations qui nous attendent.