Il est toujours intéressant lorsqu’un fonds commun, qui n’acceptait plus de nouvelles souscriptions depuis plusieurs années, rouvre ses portes à nouveau.
Encore plus lorsqu’il s’agit du gestionnaire Phillips, Hager & North Investment Management (PH&N), réputé pour sa gestion habile des obligations en général et des obligations de sociétés en particulier..
Tout indicateur concernant les obligations de sociétés est intriguant puisque les investisseurs sont nombreux à utiliser ces obligations pour suppléer au maigre rendement que procurent les titres à revenu fixe.
Depuis le 9 octobre, RBC Gestion mondiale d’actifs dont PH&N fait partie, accepte de nouvelles souscriptions pour le Fonds d’obligations à rendement élevé PH&N, alors qu’elle avait fermé ce même fonds, le 26 novembre 2010.
À l’époque, les gestionnaires jugeaient que le fonds avait atteint la taille maximale pour gérer adéquatement un portefeuille d’obligations de sociétés, dans un marché relativement restreint.
C’était un signe que le flot de capitaux dans le fonds dépassait la capacité des gestionnaires de les investir convenablement dans les obligations de sociétés à bon prix.
Des perturbations temporaires à exploiter
Cette fois, les gestionnaires acceptent de nouveaux capitaux parce qu’ils estiment que la chute récente des obligations de sociétés de septembre à octobre, les rend attrayantes de nouveau.
Au début d'octobre, les obligations de sociétés procuraient en effet un rendement de 6,25 %, soit 1,5 % de plus qu’en juin, et 4,75 % de plus que le rendement des obligations du gouvernement fédéral.
En juin, le rendement des obligations de sociétés avait atteint un plancher record de 4,85 %.
Pourquoi ce renversement en septembre ?
La fin imminente du programme de rachat d'obligations par la Fed américaine, ainsi que les risques géopolitiques, ont incité des investisseurs à fuir les placements les moins sûrs.
L’offre soudaine d’obligations par les sociétés américaines, pour financer leurs acquisitions, a aussi fait concurrence aux obligations déjà en circulation, au moment où les investisseurs quittaient ce marché.
Le départ inattendu de Bill Gross du géant des obligations PIMCO qu’il a fondé a aussi provoqué des ventes soudaines de la part de clients de PIMCO, perturbant le marché des obligations.
« Le rendement de 6,25 % des obligations de sociétés représente une excellente occasion « toute relative » pour les investisseurs, dans une perspective de 6 à 12 mois, compte tenu du faible tauxde défaillance actueldes émetteurs de ces obligations », explique une note rédigée par le gestionnaire principal, Hanif Mamdani.
Le rendement supérieur que procurent les obligations de sociétés, par rapport à juin, fournit aussi un meilleur coussin qu’avant, dans l’éventualité d’une hausse des taux d’intérêt, dit-il.
Un rendement encore respectable à se mettre sous la dent