Son collègue chez Credit Suisse le stratège mondial Andrew Garthwaite, réitère sa préférence pour les actions, dans un rapport de graphiques annotés de 47 pages.
À son avis, les Bourses se négocient comme si l’économie mondiale était en récession, tandis qu’il mise sur une légère ré-accélération de l’économie du globe à un rythme de plus de 3%, au cours de la deuxième moitié de l’année.
«Et si la Chine ralentissait davantage, les banques centrales ont des munitions pour fournir de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire», écrit-il.
Le stratège diminue tout de même ses cibles pour le S&P 500 de 2200 à 2100 pour la fin de 2015 et de 2300 à 2200 pour 2016. Ses cibles pour l’Europe baissent aussi.
La raison: la croissance des bénéfices des entreprises sera plus faible que ne le prévoit le consensus. M. Garthwaite table sur une hausse de 6,8% des bénéfices aux États-Unis et de 11,5% en Europe, en 2016.
Un modèle qui jauge de la possibilité d’un marché baissier à l’aide de cinq facteurs présente un score de seulement 1,6 sur 5.
Voici ses principaux arguments pour le prolongement du marché haussier :
- le cours des actions escompte un ralentissement marqué de l’économie mondiale, que ne corroborent pas les indicateurs tels que les sondages d’activité des directeurs d’achat
- le rendement que procurent les bénéfices des entreprises, soit 5,8% aux États-Unis et 8,6% en Europe, sont encore très attrayants par rapport à celui des autres classes d’actif
- il faut que les bénéfices se contractent de 5% pour que la Bourse flanche et que la rémunération augmente à un rythme supérieur à 3% pour que les marges diminuent
- les consommateurs deviendront plus dépensiers plus la baisse du pétrole leur semblera durable, comme en 1985
- le niveau des liquidités excédentaires dans le système financier, soit la croissance de la masse monétaire mondiale par rapport à celle du PIB, est encore à un niveau qui favorise l’appréciation des actions
- les entreprises ont un intérêt économique à continuer à racheter de leurs actions, tandis que les institutions et les investisseurs individuels sont des acheteurs en puissance puisque leur répartition en actions reste nettement inférieure à leur moyenne historique