Le temps est venu pour l’assureur-vie Manuvie (Tor., MFC, 20,80 $) de réactiver sa politique de dividende croissant, cinq ans après la crise financière.
Gabriel Dechaine, de Canaccord Genuity, croit qu’un dividende accru serait mieux reçu qu’un rachat d’actions par les investisseurs.
Surtout que le dividende actuel équivaudrait à seulement 28 % les bénéfices prévus en 2015.
De plus, son dividende actuel procure un rendement de 2,5 %, ce qui paraît bien pâle par rapport à la moyenne de 3,6 % pour les banques, ses rivales en Bourse pour l’attention des investisseurs.
À son avis, une hausse de dividende de 2 à 3 % serait insuffisante pour susciter l’intérêt des intéresser les investisseurs.
« Une hausse de 5 à 10 % enverrait un message plus fort concernant ses perspectives futures de bénéfices », explique M. Dechaine.
Le quatrième assureur de personnes au pays, Industrielle-Alliance a été le premier assureur-vie à recommencer à relever son dividende avec une hausse de 6 %, en février de 2014, rappelle aussi M. Dechaine.
Hausse de 7 % au début de 2015
L’analyste mise donc sur une première hausse du dividende de 7 %, au premier trimestre de 2015, un compromis pour plaire aux investisseurs et respecter la part des bénéfices qu’elle désire partager avec des actionnaires.
Il recommande l’achat du titre de Manuvie. Son cours-cible de 22 $ laisse entrevoir un gain de 5,7 %, d’ici un an.
L’assureur-vie est mûr pour recommencer à accroître son dividende avec le meilleur ratio de capital de base de son industrie.
De plus, la société devrait atteindre son objectif d’endettement de 28 % d’ici la fin de 2014 et vise 25 %, d’ici 2016.
L’assureur-vie est aussi au cœur d’un plan de réduction de 200 millions de dollars de ses dépenses annuelles d’ici 2015 et pourrait les réduire davantage par la suite.
L’action de Manuvie a doublé depuis le creux de 10,18 $ atteint en janvier 2012. Depuis la crise, tous les assureurs-vie ont solidifié leur bilan, renforcé leur capital et réduit l’influence des taux et de la Bourse sur leurs bénéfices.
Son action a toutefois frappé un mur en janvier, avec la rechute des taux d’intérêt.
La baisse de taux oblige les assureurs-vie à comptabiliser des charges et des réserves pour faire face aux obligations financières de leurs polices d'assurance et de leurs rentes.