Le rebond des ressources soulève la Bourse de Toronto cette année. (Bloomberg)
Pendant que l’inquiétude entourant les élections américaines et la future direction des taux semblent figer les entreprises et la Bourse américaines depuis la mi-août, le S&P/TSX de Toronto continue son petit bonhomme de chemin, avec un gain de 2,5% cette semaine.
L’indice canadien bénéficie d’un revirement technique après une chute de 11% en 2015 et cinq années de performance inférieure à la Bourse américaine, comme l'avaient prévu une poignée de stratèges.
La meilleure année pour l’or depuis 2010 et le rebond de 49% du pétrole hissent la Bourse de Toronto en tête de 24 marchés développés en 2016.
Porté par la rotation des investisseurs vers les titres cycliques et vers les secteurs ayant moins profité de la reprise boursière depuis la crise, le S&P/TSX peut se targuer d’un gain enviable de 14%, depuis le début de l’année.
Cela se compare à une appréciation de 4,7% chez nos voisins du Sud. Le S&P 500 vivote depuis la mi-août.
Retour des titres cycliques
Certains investisseurs positionnent progressivement aussi leur portefeuille en fonction d’un retour de l’inflation qui profite généralement aux titres cycliques, à la fin d’un cycle économique.
Une allocution académique de Janet Yellen, prononcée devant l’élite économique le 14 octobre, a nourri de telles attentes.
La présidente de la Réserve fédérale a en effet avancé qu’il vaudrait peut-être la peine de laisser l’économie et l’inflation courir un peu plus longtemps afin de réparer les dégâts de la crise économique pour de bon et de redonner confiance aux entreprises et aux consommateurs.
D’autres pros misent plutôt sur un effort budgétaire de la part des gouvernements plus populistes qui dépenseront plus afin d’apaiser les revendications de bien des électeurs qui se sentent laissés pour compte par la mondialisation.
En fait, la hausse canadienne s’apparente beaucoup plus à l’appréciation de 15% des marchés émergents qui voguent sur les mêmes thèmes.
«La remontée de 3% du dollar américain en octobre ne fait pas flancher les matières premières et les marchés émergents cette fois. C’est signe que les investisseurs ont pris bonne note de la meilleure performance économique de ces marchés», explique Martin Roberge, stratège quantitatif de Canaccord Genuity.
Des espoirs pour 2017
Certains stratèges espèrent qu’un sommet de 18 mois de 50,89$US le baril pour le pétrole West Texas alimentera un rebond spectaculaire des bénéfices des producteurs de pétrole et de leurs fournisseurs, à partir du quatrième trimestre.
Si le cours du pétrole se maintient, les profits des pétrolières pourraient exploser l'an prochain. (Bloomberg)
Cela permettrait au secteur de l’énergie de reprendre le bâton de celui des matériaux qui avait explosé de 65% jusqu’à la fin août, avant de perdre un peu de son élan au début de l’automne.
Le 21 octobre, les 11 secteurs du S&P/TSX se sont appréciés. Badger Daylighting, Teck Resources, Brookfield Asset Management, Banque T-D, Banque Royale, Groupe d’alimentation MTY, Exfo et Yellow Media se sont même offert des sommets annuels.