Quelques réactions
Chez le gestionnaire d’actions étrangères Hexavest, on préconise la prudence, même si le problème grec est circonscrit grâce aux mécanismes à la disposition de M. Draghi.
«Il est prématuré de sauter sur les occasions. Non seulement le consensus est encore optimiste, mais le référendum grec ne règlera pas les problèmes du pays ni ceux des autres maillons faibles de l’Europe», justifie Marc Lavoie, vice-président, marchés européens d’Hexavest.
À son avis, le contexte n’est pas propice pour jouer au héros en Bourse, «avec des actions américaines chères, une bulle chinoise qui se dégonfle et la Fed qui s’apprêter à retirer son soutient monétaire à l’économie», indique-t-il.
Les investisseurs qui tiennent à profiter de la crise pour acheter des actions européennes devraient le faire de façon graduelle, car d’autres soubresauts surgiront à nouveau.
Chez First Trust Advisors, les économistes recommandent carréement à leurs clients d’ignorer complètement la crise grecque. «La Grèce risque de tomber dans une deuxième dépression, mais ses problèmes reçoivent beaucoup trop de couverture médiatique. Ce n’est pas un Lehman Brothers», écrit Brian Wesbury.
Le S&P 500 s'est rapidement remis de la crise en Asie de 1997 et de la défaillance de la Russie en 1998.
Le Fonds monétaire international, l’Union européenne et la Banque centrale européenne peuvent absorber les pertes d’une défaillance grecque, assure l’économiste. «Tout recul des actions américaines serait une occasion d’achat», conclut M Wesbury.Le stratège américain de Canaccord Genuity, Tony Dwyer, prend encore plus de recul en rappelant qu’après la crise asiatique de 1997 et la défaillance de la Russie en 1998, la Bourse américaine a rapidement récupéré des pertes spectaculaires.
En 1997, le S&P 500 a baissé de 13% en quinze jours pour ensuite rebondir de 35% jusqu’au sommet de juillet 1998.
En 1998, le S&P 500 a chuté de 22% en 57 séances, pour regagner 53% ensuite jusqu’au sommet de 2000.
«La croissance américaine a gagné en vigueur pendant ces deux périodes, malgré un dollar américain fort et des cours affaiblis pour les ressources naturelles», ajoute aussi le stratège.
Son collègue canadien Martin Roberge, voit aussi dans le recul une occasion d'achat, puisque le système financier et l'économie américaine sont en bien meilleure posture qu'en 2011-12, lors des autres périodes de crise pour la Grèce.
À court terme par contre, il est possible que la fin du 2e trimestre et le congé de la fête nationale aux États-Unis freinent l'élan habituel des pros d'acheter des actions sur faiblesse des cours, préviennent d'autres observateurs.