Le commerce mondial se contracte depuis deux trimestres, pour la première fois depuis la crise
Le commerce mondial recule depuis deux trimestres pour la première fois depuis 2009 et il ne faut pas compter sur un fort rebond au deuxième semestre pour raviver l’économie mondiale ni les ressources naturelles.
«En d’autres mots, bien que le commerce s’améliorera au deuxième semestre, les investisseurs ne devraient pas s’attendre à une reprise spectaculaire», met en garde en entrevue Krishen Rangasamy, économiste principal, de la Financière Banque Nationale.
L’agence néerlandaise CPD rapporte en effet un repli de 5% du commerce mondial au premier trimestre et les données pointent vers une baisse similaire au deuxième trimestre, indique M. Rangasamy.
Le volume du commerce mondial baisse plus vite que la production, ce qui n'est pas de bon augure pour le deuxième semestre.
Ces données mesurent les volumes du commerce mondial, sans l’effet des prix, pour donner un portrait plus juste de la situation.«Il faudrait voir un regain miraculeux en juin pour éviter une première contraction du commerce mondial, pendant deux trimestres consécutifs, depuis la crise», dit l'expert.
Les facteurs de nature «cyclique», tel que le ralentissement américain de l’hiver et du printemps 2015, tout comme l’attentisme européen provoqué par la nouvelle crise grecque, se renverseront au deuxième semestre.
Ces facteurs ne seront toutefois pas suffisants pour contrecarrer des facteurs plus structurels qui pèsent sur le commerce mondial, tel que la transition de la Chine vers une économie de services, qui tire vers le bas les économies de ses voisins, et celles de ses fournisseurs, explique l’économiste.
En même temps, la croissance potentielle des pays avancés et émergents baisse de régime.
L’économie mondiale se dirige vers une croissance annuelle de 3,3%, en 2015, soit son rythme le plus lent depuis 2009.
La prudence de M. Rangasamy pour la deuxième moitié de l’année tient aussi au fait que la production industrielle mondiale s’accroit plus rapidement que le volume du commerce, si bien que les stocks mondiaux de marchandises sont les plus élevés en cinq ans par rapport aux ventes.
Ce n’est pas de bon augure pour la production industrielle du deuxième semestre.
Les États-Unis dépendent moins du commerce
Dans ce contexte, la Financière Banque Nationale préfère les actions américaines aux actions canadiennes, puisque seulement 14% du PIB américain dépend des exportations.
Au Canada, le courtier accorde plus de place en portefeuille à seulement deux secteurs: la finance et la technologie.
Le courtier sous-pondère ou équipondère les huit autres secteurs de l’indice S&P/TSX.