Québecor mieux placée
« Dans ce type de situation, il faut évaluer la perte potentielle dans le pire des scénarios et prendre une décision. On ne peut pas rester entre deux feux », explique Christine Décarie, gestionnaire de portefeuille au Groupe investors.
Elle ne détient donc pas d’actions de BCE dans le Fonds d’entreprises québécoises qu’elle gère, mais elle y conserve ses actions de Québecor parce que les investisseurs accordent déjà peu de sa valeur à sa division sans-fil, de toute façon.
M. Wang a acheté davantage d’actions de Québecor, car l’entreprise est moins susceptible de souffrir au Québec de la venue éventuelle de Verizon
« Les revenus par abonné étant plus faibles au Québec, c’est moins rentable pour l’Américaine d’y faire concurrence », dit-il.
De plus, Québecor réduit la dette qu'elle a contractée pour racheter les actions que détenaient la Caisse de dépôt dans Québecor Média. Enfin, ses dépenses en capital diminuent, ce qui devrait lui permettre éventuellement de distribuer davantage de ses bénéfices en dividendes.
Telus préféré malgré tout
Chez Investissements Standard Life, les gestionnaires accordent moins de place qu’avant aux fournisseurs de télécommunications, mais se tiennent prêts à racheter ou à vendre leurs actions en fonction des événements et de la fluctuation des cours, indique l’analyste Brian Chan.
« Ça me fait penser à la réforme des prix des génériques pour les pharmacies. Leurs titres ont baissé plusieurs fois au fil des décisions des gouvernements, mais les entreprises se sont adaptées. C’est sûr que si Verizon entre ces titres connaîtront une nouvelle chute en Bourse, même si l’Américaine ne mène pas de guerre de prix », dit-il.
Parmi les trois titres, M. Chan préfère tout de même Telus, parce que son service télé Optik lui procure de la croissance et que la part des bénéfices qu’elle verse en dividende est raisonnable.
BCE tire moins de sa valeur du sans-fil, mais ce service lui procure tout de même une bonne part de sa croissance. L’entreprise peut au moins compter sur le télédiffuseur Astral et des suppressions de coûts pour amortir les coups.
Quant à Rogers, M. Chan n’exclut pas la possibilité que le principal fournisseur sans-fil au pays conclut une entente commerciale avec Verizon pour partager son propre réseau canadien et obtenir l’itinérance pour les appels de ses clients aux États-Unis, une fois devant le fait accompli.
Une menace gérable