Supposons que vous réglez le tiers du prêt au jour 1 avec le remboursement d’impôt obtenu grâce à votre contribution REER. Votre prêt s’élève donc en réalité à 10 000$. Pour essuyer cette dette en un an, vous devrez rembourser 839$ et des poussières chaque mois. À la fin de l’année, vous aurez payé 69$ en intérêt. (Question: si vous avez été incapable de contribuer au REER en 2014 sans un prêt, comment ferez-vous pour rembourser une somme pareille chaque mois en 2015?)
Que vous rapporteront les 15 000$? À 2,55%, votre placement génèrerait 80$ environ si vous aviez placé l’argent le 15 janvier (jusqu’au 31 mars). Et quelque 155 $ sur les 9 mois et demi suivants, à un taux de 1,3%.
Au bout d’un an, cette «complexe» opération financière et les sacrifices que vous devrez consentir pour rembourser le prêt dans le délai prévu génèrera un gain époustouflant de 165$. Attaboy ! Vous avez battu la banque! Mais au final, vous aurez obtenu un rendement net de 1,1%. Et à moins que vous ne sortiez votre argent de là au plus vite, vos rendements pour les années subséquentes seront misérables.
Pour placer des sommes temporairement auxquelles vous voulez accéder rapidement au besoin, un compte bancaire qui n’a d’enflé que le nom (pas le rendement), est sans doute l’idéal. Mais dans un REER ? Pour un investissement à long terme ?
C'est pourtant le genre de placement que favorisent de plus en plus les jeunes de 18 à 29 ans, même pour de l'argent dont ils n’auraient pas besoin pendant 10 ans. Un investissement de 15 000$ dans un placement garanti qui offre un rendement si peu élevé que 1,3% génèrera tout juste 2000$ de gain en 10 ans. En supposant une inflation de 2% par année (la cible de la Banque du Canada), les 17 000$ n'équivaudront plus qu'à 14 000 en dollars d'aujourd'hui. Et plus le temps passe, plus ça empire...
Bref, investir dans une chose pareille, c'est s'appauvrir à coup sûr.
Bill Gates et Warren Buffett auraient alors raison de vous dire : «tant pis pour vous!»
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