Mooney: Plus ça change...

Publié le 26/07/2011 à 08:33, mis à jour le 26/07/2011 à 08:44

Mooney: Plus ça change...

Publié le 26/07/2011 à 08:33, mis à jour le 26/07/2011 à 08:44

Blogue. Pendant que la crise politique américaine entourant le plafond de la dette fait rage, je veux vous parler d’un vieux roman.

Il s’agit du roman intitulé The Driver, écrit en 1922 par Garet Garrett. J’ai commencé à lire surtout par curisioté. En effet, j’avais entendu dire que Ayn Rand s’était fortement inspirée de ce roman pour écrire son grand classique Atlas Shrugged. Certains allant jusqu’à accuser Madame Rand de plagiat (après l’avoir lu, j’estime que les accusations de plagiat ne sont pas fondées, même s’il est possible que ce fut une source d’inspiration).

The Driver se passe en 1894 alors que les États-Unis sont en pleine crise économique (un peu comme en 2008-09) avec comme débat central la question: est-ce que le moyen d’échange doit être l’or ou l’argent (le métal)?. Le gouvernement, ne voulant pas trancher de peur de perdre des votes, décida d’honorer les deux, c’est-à-dire de leur donner la même valeur.

L’or valant deux fois plus cher que l’argent, les individus en profitaient pour vendre l’argent et se faire payer en or par le Trésor américain qui se finançait en vendant des obligations. Jusqu’à pousser le Trésor au bord de la faillite.

Wall Street était au centre de ces transactions, réalisant entre autres les émissions d’obligations. Ce qui nourrissait la grande méfiance du public envers les financiers. Il faut dire que les temps étaient très difficiles, et comme aujourd’hui, il fallait trouver un coupable.

Je ne décris là que le climat au milieu duquel le héros, Henry Gait, bâtira son empire, avant de devenir l’ennemi numéro un uniquement parce qu’il est devenu extrêmement riche et puissant. Le gouvernement, entre autres, le poursuivra sous prétexte qu’il a enfreint des lois anti-monopoles…

L’avidité généralisée, la perte de sens commun, la grande émotivité, les périodes de spéculation extrême suivis de périodes de grande désolation, l’envie devant les grands succès, le manque de leadership et de vision des politiciens, tout y passe dans ce roman qui nous rappelle avec éloquence que, 110 ans plus tard, on a peut-être beaucoup plus de joujous, mais dans l’essentiel, on n’a pas vraiment changé.

Plus ça change, plus c’est pareil!

Bernard Mooney

P.S. Mais le bon sens finit toujours par l’emporter…

 

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