Ce n’est rien. La Bourse au Canada, où j’étais principalement actif, a mis trois ans avant de vraiment atteindre un creux. Et ce fut tout un creux, au plus fort de la crise financière de 1990.
À ce moment, experts et médias proclamaient l’écroulement du système financier international (voilà qui devrait vous rappeler des choses). Il fallait des couilles pour investir en 1990 et j’en avais plus que j’avais du capital.
Le marché a repris son ascension progressivement dans les années suivantes. Mais celle-ci a été loin d’être linéaire. Les secousses ont été nombreuses. Jusqu’en 1993, les titres à petite capitalisation ont dominé avant de s’écrouler en 1994 (comme le secteur techno), pour ne plus jamais vraiment reprendre leur leadership.
Et en 1998, il y a eu la crise asiatique qui a secoué le monde financier et les indices boursiers avec. Si cette baisse paraît peu sur un graphique à très long terme, laissez-moi vous dire que bien des experts prévoyaient la fin du monde.
Deux ans plus tard, on a eu le sommet ultime de la bulle techno....
Entre ces crises et corrections sévères, il y a eu de nombreuses journées de fortes baisses, alors que par exemple l’indice Nasdaq pouvait perdre 4-5% en quelques heures avant de rebondir.
Rien de bien reposant, ni de vraiment facile, croyez-moi.
Il fallait, au moins, une discipline de fer et des nerfs solides pour rester investi toutes ces années et cueillir les rendements que vous voyez maintenant imprimés dans les manuels d’histoire.
Méfiez-vous des représentations simplistes, voire mélancoliques, du passé.
Bernard Mooney