En effet, les années ont été si grasses que le consensus était convaincu que «cette fois, c'est différent». Si vous riez aujourd'hui, je vous comprends, mais je vous rappelle qu'il y a à peine six ou sept ans, experts, stratèges, supposés sages et le reste nous rappelaient quotidiennement une évidence, à savoir que nous étions dans un «super cycle» dans les ressources naturelles, ce qui devait assurer le Canada d'une grande prospérité pour de nombreuses années.
Pour en profiter, il fallait y investir massivement, et pour nos dirigeants gouvernementaux, c'était trop tentant pour y résister.
Ne faire qu'exprimer de petits doutes quant à ce mégacycle, c'était faire preuve d'ignorance ou d'étroitesse d'esprit, ou un mélange des deux (je le sais, car on me l'a reproché plusieurs fois).
Autre facteur : pendant le party des ressources naturelles, le secteur manufacturier canadien souffrait de l'appréciation du dollar. Ce qui s'ajoutait aux problèmes fondamentaux et historiques de ce secteur au Canada, soit la faible productivité, le manque d'innovation, la tendance à se fier au protectionnisme pour affronter la concurrence mondiale et le manque de souplesse du marché du travail.