L¹économie chinoise semble vouloir se sortir assez bien de la crise
financière des derniers mois. C¹est du moins ce qu¹on peut percevoir en se
fiant sur les données provenant du gouvernement chinois.
PLUS : La croissance chinoise atteint 8,9% au 3e trimestre
Il y a toutefois de grandes inquiétudes concernant la bulle qui semble se
former dans le secteur immobilier chinois. Le service de recherche
politico-économique Stratfor a publié une recherche fascinante à ce sujet,
récemment.
La poussée du marché immobilier est soutenue par les autorités chinoises et
les entreprises gouvernementales. Par exemple, le 10 septembre, la China
Overseas Land and Investment, filiale de la société d¹état China State
Consctruction Engineering, a acheté un terrain commercial à Shanghai payant
l¹équivalent d¹un milliard de dollars US. Une fois développée, cela
reviendra à un coût de 305 $ US le pied carré.
Du côté résidentiel, la forte poussée des prix met de plus en plus hors de
portée l¹achat d¹une maison pour le Chinois. Par exemple, à Dongguan, une
ville secondaire dans la province de Guangdong, le terrain coûtait en
moyenne 67 $ US le pied carré à la fin de 2007.
C¹est une hausse, une explosion en fait, de 500 % depuis 2003. Pendant la
même période, le revenu personnel discrétionnaire a augmenté de seulement 24%.
Pourquoi est-ce inquiétant ? Plusieurs raisons: d¹abord, l¹investissement
immobilier compte pour plus de 10 % du produit intérieur brut chinois depuis
1998, deux à trois fois ce qu¹il est aux États-Unis. Dans certaines régions,
il atteint 30 %, voire 50 % de l¹économie.
Une chute aurait donc un impact direct sur la croissance chinoise.
De plus, une grande partie de cet essor immobilier repose évidemment sur de
la dette bancaire (70 % en fait). Une baisse sensible des valeurs aurait un
effet domino sur le système financier chinois et par ricochet sur
l¹économie.
Enfin, une grande partie des capitaux du plan de stimulation du gouvernement
a servi à spéculer dans l¹immobiier. L¹effet stimulateur pourrait être très
éphémère.
Tout cela pour dire qu¹il faut garder en tête le risque chinois lorsqu¹on
tente d¹évaluer le potentiel de croissance des économies mondiales.
Qu¹en pensez-vous?
Bernard Mooney