Mieux investir en quatre questions

Publié le 18/05/2013 à 00:00

Mieux investir en quatre questions

Publié le 18/05/2013 à 00:00

Bien investir est complexe. De nombreuses personnes le constatent à leurs dépens lorsqu'ils essaient de devenir de sérieux investisseurs à long terme. J'ai souvent rédigé des chroniques et écrit sur cette idée au fil des années.

C'est pour cela qu'il peut être utile de résumer tout le processus de placement en quelques idées relativement simples. C'est ce que fait avec intelligence la direction de la société d'assurance Markel dans son récent rapport annuel.

Avant tout, Markel est un conglomérat actif dans plusieurs segments du marché de l'assurance. À l'image du modèle de Berkshire Hathaway, la société de Virginie se diversifie depuis quelques années en achetant des sociétés privées. De plus, son portefeuille de placements est géré par Thomas Gayner, un excellent investisseur à long terme.

L'équipe de direction est-elle suffisamment talentueuse et honnête ?

«Avant d'avoir assez confiance dans une décision de placement, nous nous posons quatre questions fondamentales», écrit la direction de Markel dans son message à ses actionnaires. Et ce sont les mêmes questions, peu importe que ce soit un placement en Bourse ou dans une société privée.

D'abord, «est-ce qu'il s'agit d'une entreprise rentable réalisant de bons rendements avec son capital, sans avoir recours à beaucoup de dette ?» Selon Markel, une société rentable en est une qui sert bien ses clients, en leur fournissant des produits et services qu'ils veulent. De plus, le fait qu'elles sont rentables signifie qu'elles le font de façon efficace.

Une des grandes et plus graves erreurs des petits investisseurs est d'acheter un titre dans l'espoir qu'un jour la société sera rentable. Je peux vous affirmer que ce genre d'espoir est loin d'être une vertu en Bourse. «Le premier signe d'une société prospère est une performance historique de plusieurs années avec des bénéfices et de bons rendements, et c'est la première chose que nous regardons lorsque nous cherchons à faire des placements.»

La deuxième question concerne la direction : «Est-ce que l'équipe qui dirige est suffisamment talentueuse et honnête ?» En effet, si un dirigeant est honnête, mais qu'il n'a pas le talent nécessaire, il sera incapable de générer des rendements élevés avec son entreprise.

De même, la personne compétente, mais malhonnête, peut générer des bénéfices, mais à long terme, l'actionnaire risque de ne jamais en profiter.

Évaluer un dirigeant est un des aspects les plus difficiles du placement. On peut s'aider en analysant sa feuille de route et comment il communique avec les actionnaires.

La troisième question traite de la façon dont les dirigeants gèrent le capital. «Quelles sont les possibilités de réinvestir les bénéfices dans l'entreprise avec des rendements élevés», se demandent ainsi les dirigeants de Markel.

«Une entreprise exceptionnelle peut réinvestir ses bénéfices élevés avec des rendements similaires ou même supérieurs avec le temps, créant un effet d'enrichissement.»

Ce genre de sociétés est très rare. Le plus souvent, les bonnes entreprises réalisent des rendements élevés, mais ne peuvent que réinvestir une petite partie de leurs bénéfices dans leurs activités de façon rentable. Ce n'est pas un drame, à la condition que les dirigeants en soient conscients et prennent soin de bien gérer cet argent, en faisant des acquisitions intelligentes, en augmentant leur dividende ou en rachetant de leurs actions.

C'est là la plus grande différence entre acheter une entreprise privée et un titre en Bourse. Dans le premier cas, en tant que propriétaire à 100 %, vous pouvez encaisser les bénéfices et investir ailleurs, selon votre bon jugement. C'est impossible en Bourse.

Le prix payé

Enfin, la quatrième et dernière question concerne l'évaluation. «Quelle est l'évaluation du titre ou de la société, c'est-à-dire quel est le prix que nous devons payer pour acheter des actions ou acheter l'entreprise au complet ?»

La direction de Markel explique à ce sujet qu'au fil du temps elle a appris que la meilleure approche est d'épouser la philosophie de Warren Buffett et Charlie Munger lorsqu'ils disent qu'il vaut mieux payer un prix correct pour une superbe société qu'un prix superbe pour une entreprise médiocre.

«Les sociétés exceptionnelles augmentent constamment leur valeur avec le temps, alors que les entreprises ordinaires ont tendance à patauger dans la médiocrité», expliquent les dirigeants de Markel.

Toutefois, lorsque les meilleures entreprises se vendent à des prix irrationnels, il est préférable de ne pas acheter et de laisser son encaisse s'accumuler tout en continuant de rechercher de bons placements à des prix intelligents.

Vous ne pouvez pas avoir de meilleur résumé du processus d'investissement intelligent. Faites le test de ces quatre questions à tout placement potentiel. Votre portefeuille en sortira grandi, et vous ferez plus d'argent à long terme, avec moins de risque.

DE MON BLOGUE

Bourse

Des vérités dérangeantes

Dans un récent blogue, je vous ai parlé de l'intéressant texte «50 Unfortunate Truths About Investing» que je traduirais par «50 vérités dérangeantes sur le placement». Voici deux vérités qui devraient vous faire réfléchir.

«Les marchés subissent un important recul au moins chaque année et un plus important chaque décennie. Habituez-vous, car c'est normal !»

Que de sagesse dans cette vérité selon laquelle l'investisseur doit simplement s'attendre à des périodes de baisse et apprendre à vivre avec celles-ci.

«Dans le domaine financier, personne ne rend de comptes. Il y a des gens qui, bien qu'ils se soient trompés à propos de tout pendant des années, attirent des foules.»

Je me rappelle un chroniqueur qui m'avait fasciné à la fin des années 1980, après le krach de 1987. Il était très pessimiste à ce moment, et ses arguments semblaient solides. Or, ce personnage écrit encore une chronique, avec le même message et des arguments identiques, et il est lu presque religieusement. Avoir suivi cet «expert», je serais «en cash» depuis 25 ans et je n'aurais pas fait un sou en Bourse. Pathétique !

Vos réactions

«Ce que je trouve le plus difficile, c'est d'admettre qu'on a fait des erreurs et d'accepter qu'on en fera encore.»

- Financius

bernard.mooney@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/bernard-mooney

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