Vous déplorez le fait que les jeunes ne sont pas encouragés à démarrer une entreprise. Qu'en est-il au juste ?
Je vous donne un exemple. Récemment, à notre chalet, les enfants ont décidé de monter un spectacle et de vendre des billets, de la bière et du popcorn. Le plus vieux n'a que 10 ans ! Une voisine leur a expliqué qu'ils devraient donner leurs bénéfices à une oeuvre de charité. Dépités sur le coup par cette suggestion, ils ont décidé qu'ils avaient travaillé assez fort pour mériter la moitié des bénéfices. De tels projets permettent aux enfants de cerner un besoin, de mettre au point un produit et de dégager un profit. Il ne faut pas avoir honte de faire de l'argent ! Les entrepreneurs devraient être aussi bien considérés par la société que les médecins ou les avocats. Nous avons besoin de nouvelles entreprises qui créent des emplois. C'est plus efficace que les subventions gouvernementales favorisant l'emploi.
Devrions-nous cibler un type de jeunes en particulier ?
Oui. Tous les jeunes entrepreneurs que je rencontre présentent un déficit d'attention et plusieurs sont bipolaires. Tous passent rapidement à l'action, sont de bons leaders et aiment parler en public. On peut amener les parents et les enseignants à reconnaître ces signes. Si Johnny souffre d'un déficit d'attention, prend facilement la parole en classe et fait rire les copains, peut-être qu'il a le potentiel pour être entrepreneur.
Que pouvons-nous faire pour aider un jeune entrepreneur en devenir ?
Trouvez-lui un coach, par exemple en art oratoire. Incitez-le à organiser des activités pour ses amis. Encouragez-le à joindre le club entrepreneur de son école, comme vous le feriez pour l'équipe de hockey. Les organismes Jeunes Entreprises et Advancing Canadian Entrepreneurship (ACE) offrent d'excellents programmes. De plus, mettez-le en contact avec le monde des affaires et expliquez-lui pourquoi ça peut être intéressant d'y participer. Discutez de la gestion des entreprises que vous fréquentez, en l'incitant par exemple à formuler des commentaires sur le service à la clientèle. Essayez de rencontrer le propriétaire du commerce où vous vous trouvez. Enseignez-lui que, si l'avidité n'est pas nécessairement une bonne chose, faire des profits n'est pas nécessairement mauvais non plus.
