"Le niveau de vie des pays industrialisés est trop élevé "

Publié le 21/08/2010 à 00:00

"Le niveau de vie des pays industrialisés est trop élevé "

Publié le 21/08/2010 à 00:00

Par François Normand

Pourquoi la décroissance, qui fait de plus en plus d'adeptes depuis quelques années, est-elle souhaitable ?

C'est un mouvement qui remet en question la possibilité et l'utilité d'augmenter sans cesse le produit intérieur brut (PIB) sur une planète où les ressources sont limitées. Selon ce mouvement, la croissance économique entre en contradiction avec les valeurs d'égalité et de démocratie, sans compter qu'elle menace notre mode de vie à long terme. La décroissance implique une contraction du PIB dans les pays industrialisés qui consomment trop de ressources, et ce, pour permettre aux pays pauvres de se développer.

La contraction du PIB n'entraînerait-il pas toutefois une forte hausse du chômage dans l'hémisphère nord, ainsi que de graves problèmes d'intégration des jeunes au marché du travail ?

Il est loin d'être évident que la décroissance provoquerait une augmentation massive du chômage. Par exemple, pour réduire la consommation d'énergie, on peut favoriser l'isolation systématique des maisons, ce qui nécessiterait beaucoup de main-d'oeuvre. Cette politique ne reposerait pas sur la croissance maximale, mais serait compatible avec ce qui ressemblerait au plein emploi. Ce qui est fort différent. Depuis au moins 35 ans, les pays industrialisés multiplient les mesures pour stimuler la croissance à tout prix, mais cela crée quand même du chômage...

Réduire notre niveau de vie... Ne demandez-vous pas aux citoyens des pays industrialisés de faire d'importants sacrifices au nom de l'égalité et de l'environnement ?

Il faut réduire notre niveau de vie, trop élevé pour cette planète. Cela suppose une inversion des perceptions. Il faut débattre de ces enjeux, notamment l'accès au pétrole, une ressource non renouvelable. Quand on examine les moyens d'atténuer les inégalités et les conflits internationaux, on constate que la quête incessante d'un niveau de vie accru, axé sur la consommation croissante de ressources, constitue le problème et non la solution. Ce n'est pas un discours facile à accueillir : depuis 150 ans, on s'ingénie à hausser notre niveau de vie. Nous sommes habitués à toujours plus et à toujours mieux. Ce modèle est remis en cause, car la situation a changé depuis le 19e siècle.

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