Au Québec

Ces négociations avec les câblodistributeurs américains ne visent évidemment que le marché américain. Le même genre de négociations devrait avoir lieu avec Vidéotron, Bell et Telus, notamment, si cette nouvelle version de l'Apple TV (ou de la mystérieuse télé Apple) devait être lancée au Québec.

On peut penser qu'une fois le rempart américain franchi, les câblos canadiens s'empresseraient de se joindre à la parade. Il ne faut toutefois pas perdre de vue qu'il n'y a pas si longtemps, il a fallu attendre un an que le premier iPhone soit lancé au Canada, manifestement parce que Rogers rechignait à céder devant Apple.

Vidéotron vient tout juste de lancer une nouvelle version de son interface Illico, dans laquelle elle a investi quelques millions de dollars. Et on connaît la propension pour le contrôle du groupe dont elle fait partie. Illico est l'une des multiples fenêtres qu'utilise Quebecor pour faire la promotion de ses innombrables services et on ne voudra peut-être pas risquer de la perdre.

En tant que joueur dominant sur le marché, Vidéotron serait aussi l'entreprise qui courrait le plus de risques de voir ses clients profiter de l'offre pour partir chez le concurrent. Les terminaux servent en effet aussi de mesure de rétention assez puissante. Combien de fois ai-je entendu autour de moi des gens vouloir passer à Bell, mais être freinés par l'idée de devoir se procurer de nouveaux terminaux pour chacun de leurs téléviseurs? Si l'Apple TV est compatible avec tous les réseaux, la mobilité sera grandement accrue.

Les mêmes craintes pourraient être exprimées par Bell, mais dans une moindre mesure. L'entreprise a aussi le petit avantage de déjà entretenir une relation d'affaires avec Apple (dans le mobile).

Chose certaine, le jour où Apple offrira une version de l'Apple TV qui sert aussi de décodeur, vous risquerez de me trouver dans la file d'attente devant le magasin.