Un cadre unilingue anglophone ? No way !

Publié le 26/11/2011 à 00:00, mis à jour le 19/03/2012 à 11:44

Un cadre unilingue anglophone ? No way !

Publié le 26/11/2011 à 00:00, mis à jour le 19/03/2012 à 11:44

La question

J'ai déniché le candidat rêvé pour un poste de cadre, mais il est unilingue anglophone. L'anglais ne me pose aucun problème, mais mes employés sont tous francophones. Que dois-je faire ?

La réponse de notre experte, Julie Carignan, associée principale de SPB Psychologie organisationnelle

«Mes compétences en psychologie organisationnelle ne me seront pas très utiles pour répondre à votre question, puisque c'est la loi, au Québec, qui fournit la réponse.

En effet, la Charte de la langue française fait du français la langue normale et habituelle de la vie publique du Québec, soit celle de l'administration, des communications, des ordres professionnels, du travail, du commerce, des affaires et de l'enseignement.

Cette charte stipule que tout travailleur a le droit de travailler en français. Un employeur doit donc rédiger en français les communications adressées à son personnel. De plus, au moment de l'embauche, il ne peut exiger d'un futur employé qu'il connaisse ou ait un niveau de connaissance spécifique d'une autre langue que le français sauf, bien sûr, si la tâche visée le nécessite.

Or, clairement, vous ne pouvez embaucher un cadre qui ne pourra s'adresser à ses employés en français. C'est la loi ! De manière générale, on pourrait dire que plus le poste est stratégique, plus la connaissance du français devrait être considérée comme une exigence normale de sélection. Pour ce qui est des communications avec les collègues, les programmes de francisation doivent favoriser le français comme langue de convergence dans l'entreprise, entre des personnes appartenant à divers groupes linguistiques.

Il y a des exceptions à cette règle en ce qui concerne les sièges sociaux étrangers et les centres de recherche d'entreprises qui s'établissent au Québec. Ils peuvent utiliser comme langue de fonctionnement une autre langue que le français, à condition de conclure avec l'Office québécois de la langue française une entente particulière, laquelle s'appuie sur un règlement définissant les exigences à respecter.

Si vraiment vous ne voulez pas laisser aller votre candidat unilingue anglophone parce qu'il est très compétent, vous pouvez investir pour lui offrir un programme d'immersion totale en français. Mais vous ne pouvez pas l'embaucher et lui faire apprendre le français après ; il faut toujours se rappeler que vos employés ont le droit de travailler en français, et ce, dès l'entrée en fonction de votre candidat et de ses premières communications avec eux.

Par ailleurs, la loi n'ayant pas pour but d'exclure les autres langues que le français, vous pouvez très bien embaucher un unilingue anglophone dans un poste où il n'aura pas à communiquer avec vos employés francophones. Par exemple, un poste de responsable du service à la clientèle américaine. Mais attention aux réunions où tous vos cadres seront amenés à parler anglais parce qu'un seul ne comprend pas le français !»

des questions à dr organisation?

dominique.froment@transcontinental.ca

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