Soleil et brouillard dans le Nord-du-Québec

Publié le 14/05/2011 à 00:00, mis à jour le 13/05/2011 à 11:45

Soleil et brouillard dans le Nord-du-Québec

Publié le 14/05/2011 à 00:00, mis à jour le 13/05/2011 à 11:45

Par Suzanne Dansereau

Le 9 mai, à Lévis, le Plan Nord est passé du stade de discussion de salon à celui de politique gouvernementale. Cependant, pour les partenaires industriels qui y prendront part, il reste plusieurs points en suspens.

Ce qu'on sait, c'est que la Société du Plan Nord (SPN) aura pour rôle de coordonner des projets des infrastructures destinées à des communautés entières, alors que son ancêtre, la Société de la Baie James, se limitait à faire des routes menant à des barrages.

Ce qu'on sait aussi, c'est que tous les projets se négocieront de façon intégrée, c'est-à-dire sous forme de partenariats entre plusieurs parties prenantes : gouvernement, industriels, Hydro-Québec, villes, établissements d'enseignement, pourvoiries, etc.

Mais au bout du compte, quelle sera la réelle contribution du secteur privé dans le financement de nouvelles infrastructures, et sera-t-elle durable ? La réponse dépend de plusieurs facteurs, au premier chef le prix des métaux, que le gouvernement ne contrôle pas.

Ainsi, le document du Plan Nord ne mentionne pas de cible chiffrée sur la contribution des partenaires industriels dans le développement du Nord. Selon un haut fonctionnaire, elle devrait varier entre 33 % et 50 % des coûts, mais rien n'est couché sur papier.

Au cas par cas

La contribution sera au cas par cas, nous explique-t-on, parce que chaque projet sera différent. " Cela dépendra de l'ampleur du projet, du prix des métaux, des promoteurs industriels ", explique le ministre du Développement économique Clément Gignac. Cela résultera aussi du nombre de partenaires à la table et de leur capacité de payer.

La SPN devra développer des modèles de partenariats - et sa tâche ne sera pas simple. Un exemple : le Plan Nord demande aux industriels qui voudront s'installer sur ce territoire de contribuer à la construction de logements, et aussi à des projets de formation et d'éducation.

Pour un acteur comme Arcelor Mittal cependant, qui vise une expansion sur la Côte-Nord, cette demande demeure vague. " Nous acceptons le principe d'une contribution privée, explique son porte-parole ", Eric Tétrault.

" Nous envisageons des projets avec des universités et des logements pour nos travailleurs à Fermont, poursuit-il. Mais jusqu'où ? Nous demeurons prudents, et toute l'industrie l'est depuis la fermeture du village de Gagnon " (les habitations de ce village ont été ensevelies lors de la fermeture de la mine).

Les minières, dont plusieurs privilégieront le transport par avion (concept " fly in, fly out ") pour leurs employés, demeurent réticentes à investir massivement dans des infrastructures à long terme, alors que leur secteur reste cyclique.

De l'électricité hors réseau

L'industrie se réjouit également de la décision de permettre à Hydro-Québec de construire des centrales de petite taille hors réseau, destinées à alimenter les entreprises minières et les communautés adjacentes. Ainsi, une minière comme Xstrata pourra compter sur l'expertise d'Hydro-Québec pour construire une centrale au fil de l'eau qui alimentera sa mine de nickel de Raglan en énergie propre.

Mais le Plan Nord reste muet sur la demande de l'industrie d'acheminer le gaz naturel sur la Côte-Nord, par exemple. Et il faudra voir ce que contiendra le nouveau projet de loi sur les mines, qui devrait être déposé avant la conclusion de la session parlementaire, à la fin du mois de juin.

" Ce que va apprécier l'industrie, c'est qu'on donne les règles du jeu, mais qu'on demeure flexibles. "

" La Société du Plan Nord servira de guichet unique pour les projets dans le Nord du Québec. "

- Clément Gignac, ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

80 G$

Le gouvernement prévoit que le Plan Nord générera des investissements de plus de 80 milliards de dollars (G$) sur 25 ans ; 47 G$ viendront d'Hydro-Québec, et 33 G$ de partenariats publics-privés.

2,1 G$

Les investissements publics prévus sur cinq ans totalisent 2,1 milliards de dollars (G$). De cette somme, près de 1,2 G$ seront consacrés au développement d'infrastructures.

1,4 G$

Le montant des redevances minières sur cinq ans pour l'ensemble du Québec devrait s'élever à 1,4 milliard de dollars (G$).

Source : Gouvernement du Québec

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