Sept erreurs courantes à éviter

Publié le 27/08/2011 à 00:00

Sept erreurs courantes à éviter

Publié le 27/08/2011 à 00:00

L'erreur est humaine et ses conséquences, souvent désastreuses. En particulier en matière de planification de la retraite. Voici les erreurs les plus courantes qu'il vous est encore possible d'éviter.

1 Croire que les choses se passeront comme vous le prévoyez

Peu importe votre niveau de planification, sachez que les chances sont grandes que vous ne partiez pas à la retraite au moment où vous l'avez prévu, ou voulu.

Cette dure réalité frappe près de la moitié (41 %) des retraités canadiens, selon un sondage de RBC, réalisé par Ipsos Reid en mars dernier. Les retraités quittent avant l'heure en raison d'un ensemble de causes, allant de la faillite de leur employeur à un accident ou à la maladie d'un proche.

"Même ceux qui croient être bien préparés pour la retraite ne tiennent pas compte des imprévus, dit Lee Anne Davies, chef, stratégies de retraite, chez RBC. Lorsqu'ils perdent leur emploi, ils doivent composer avec le financement non planifié d'années de retraite supplémentaires".

Les deux principaux facteurs cités comme motif de départ à la retraite plus tôt que prévu sont : la demande de l'employeur (18 %) et des raisons de santé (14 %).

2 Faire fi de l'inflation

Vous faites des prévisions. Très bien. Mais comme trop de personnes, vous les faites sans tenir compte de l'effet de l'inflation sur vos projections de revenus et de dépenses. Grave erreur !

Car l'inflation constitue une donnée essentielle. Comment pourriez-vous connaître ce que vos économies d'aujourd'hui vaudront dans 10, 15 ou même 20 ans ?

"Grosso modo, le pouvoir d'achat de n'importe quelle somme tend à fondre comme neige au soleil avec les années, résume Marc Beaudoin, président de Beaudoin, Rigolt & Associés (BRA), un cabinet de services financiers, à Sherbrooke. Avec une inflation moyenne de 3 %, il faut prévoir que, dans 24 ans, tout vous coûtera deux fois plus cher."

Le genre de données qu'il vaut mieux prendre en compte avant de quitter son emploi à 50 ans sur un coup de tête.

3 Penser que vos responsabilités diminueront avec le temps

Les enfants sont partis ; soutenez vos parents maintenant ! C'est ce qui attendrait bon nombre de jeunes et moins jeunes retraités qui, une fois les études de leurs enfants terminées, croyaient à tort pouvoir commencer à penser à eux.

Au lieu de profiter de l'héritage de parents décédés, il serait devenu commun de voir des personnes de 70 ans prendre en charge leurs parents toujours vivants, âgés et sans le sou, parce qu'ils n'avaient jamais cru, ni prévu, vivre aussi longtemps, explique Hélène Gagné, associée et gestionnaire de portefeuille chez PWL Capital, de Montréal.

De fait, si votre espérance de vie pose de nouveaux défis, celle de vos parents en soulève autant. Selon une étude de TD Waterhouse, réalisée en juin, 41 % des retraités de 55 à 70 ans compteraient toujours au moins un parent vivant, et 30 % d'entre eux auraient de la difficulté à trouver un équilibre entre les besoins de leur famille et ceux de leurs parents ou beaux-parents.

En fait, si 22 % des retraités doivent encore soutenir financièrement leurs enfants, 14 % de ceux-ci hébergent leurs parents à la maison ou les soutiennent financièrement. Une situation qui ne manquerait pas de bouleverser la planification financière de plusieurs, surtout parmi ceux qui comptaient plutôt sur un héritage de leurs parents pour garnir leur bas de laine.

4 Supposer que vous dépenserez moins

On dit souvent que des revenus de retraite équivalant à 70 % de ceux dont vous profitez du temps de votre vie active suffiront à vos besoins.

Attention. Si cette règle empirique a pu servir, elle serait de moins en moins adaptée à la réalité des retraités d'aujourd'hui, dit Hélène Gagné, auteure du livre Votre retraite crie au secours. "Le traditionnel 70 % peut convenir. Certains se contentent même de 50 %. Mais croyez-moi, ce n'est vraiment pas pour tout le monde."

Selon cette dernière, les gens ne se rendent pas compte qu'en disposant d'une meilleure santé, et donc de plus de temps à écouler, ils seront également plus disponibles pour entreprendre de nouveaux projets qui les amèneront à dépenser davantage.

Évidemment, tout est fonction de chacun. Mais les temps ayant changé, les retraités ne se contentent plus de réduire leur train de vie. "Ce n'est pas ce que je constate, dit Nathalie Bachand, actuaire, planificatrice financière de Bachand Lafleur Preston, Groupe conseil et coauteure du livre Tomber à la retraite. Les retraités veulent profiter de la vie et continuer de le faire au même rythme, sinon plus que pendant leur vie active."

En effet, à 65 ans, en santé, avec souvent encore 25 ans de vie devant eux, les retraités d'aujourd'hui veulent voyager, gâter leurs petits-enfants, réaliser de vieux projets. Habitués à s'offrir ce qu'ils voulaient, quand ils le voulaient, les baby-boomers ne changeront pas du jour au lendemain, prévoit pour sa part Mme Gagné, pour qui la règle du 70 % n'est plus qu'un "mythe", qui explique le retour de plusieurs retraités sur le marché du travail.

5 Imaginer que la retraite, c'est pour toujours

Vous croyez avoir fait vos devoirs et pouvoir fermer la porte à jamais sur le métro-boulot-dodo. Détrompez-vous, car les retours au travail forcés seraient en hausse.

En effet, un sondage de RBC, réalisé au printemps 2011, indique une augmentation notable du nombre de retraités qui reviennent sur le marché du travail. C'est le cas d'un retraité sur cinq. Et 41 % d'entre eux le feraient pour des raisons financières, en hausse par rapport à l'an dernier (32 %).

Si les besoins financiers justifient le retour de certains, pour d'autres, il s'explique essentiellement par des raisons de santé, indique Gaetan Ruest, vice-président adjoint, stratégie de portefeuille du Groupe Investor. En outre, 52 % des baby-boomers estiment que travailler les garde jeunes.

Peu importe la raison, le nombre de Canadiens de 55 à 64 ans qui occupent un emploi est en hausse. Même qu'en 2007, selon l'ISQ, pas moins de 40 % des nouveaux emplois ont été décrochés par des travailleurs de 55 ans et plus.

Donc, au lieu de décider de régler vos comptes au moment partir pour la retraite, prenez soin de quitter en bons termes. On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve.

6 Faire des projections de revenus irréalistes

Soyez réalistes. Finis les taux d'intérêt que l'on voyait il y a encore 10 ans et qui ont permis à plusieurs imprévoyants de s'en tirer malgré une planification minimale, parfois même carrément hasardeuse.

De 1980 à la fin de 1989 par exemple, l'indice Dow Jones a connu une croissance annuelle moyenne de 13,4 %, soit un rendement presque quatre fois supérieur au rendement annuel moyen (3,5 %) des 20 années précédentes.

Ces rendements n'existent plus. D'où l'importance de prévoir le plus justement possible le niveau de revenu que votre portefeuille produira, en fonction de vos objectifs et du niveau de risque avec lequel vous êtes à l'aise.

Par exemple, combien de revenus envisager sur vos placements à court terme, sur vos titres à revenus fixes et sur vos actions canadiennes : 3,5 %, 4,25 % ou 7 % ? Vos prévisions sont-elles trop conservatrices, ou trop optimistes ? Et quel niveau d'inflation prévoir pour les vingt ou trente prochaines années ? Joyeux casse-tête.

"Arrêtez de vous amuser à faire des planifications sur Internet, répond Hélène Gagné, de PWL Capital. On dira peut-être que l'on prêche pour notre paroisse ; mais la réalité est que les éléments à vérifier sont si nombreux, qu'il n'y a rien comme un spécialiste de la planification financière pour y voir clair. On vit de cela, aider les gens."

7 Adopter une stratégie de placement trop conservatrice

On ne le dira jamais suffisamment : il n'y a pas de risque à prendre concernant ses placements de retraite. Mais une prudence excessive n'est pas forcément meilleure.

L'aversion au risque, la prudence excessive comportent aussi des dangers, selon Marc Beaudoin, président de BRA. Selon lui, en investissant toute leur vie active dans des instruments de placement plus que sécuritaires, nombreux mettent carrément leur avenir financier en péril.

Le certificat de placement garanti (CPG), par exemple, est un produit qui assure une grande sécurité d'esprit. "Mais en dormant toute votre vie sur vos CPG, c'est presque une garantie que vous ne pourrez plus dormir sur vos deux oreilles à la retraite", estime Marc Beaudoin. "Suicidaire" également, selon lui, la théorie selon laquelle le pourcentage des obligations dans un portefeuille devrait être égal à l'âge de son propriétaire.

"Un rendement annuel de 4 % permet de doubler sa mise tous les 18 ans, alors qu'un rendement annuel de 12 % permet de le doubler tous les 6 ans", fait-il valoir, estimant que les épargnants - surtout les plus jeunes - devraient apprendre à vivre avec une certaine fluctuation des marchés, un risque modéré, voire quasi calculé. "À défaut d'un minimum d'agressivité, dit-il, un épargnant s'expose au risque réel de finir par survivre à ses épargnes."

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