Mon onc' (patron) devra se résoudre à céder sa place

Publié le 01/10/2011 à 00:00

Mon onc' (patron) devra se résoudre à céder sa place

Publié le 01/10/2011 à 00:00

Il est toujours difficile de lâcher prise et de passer le relais au suivant... surtout lorsqu'on n'est pas sûr des capacités du suivant.

Voilà, en résumé, le dilemme des baby-boomers qui s'imaginent à tort ou à raison être indispensables, quelle que soit la sphère d'activité dans laquelle ils évoluent. C'est particulièrement vrai en affaires.

Nous venons, aux Affaires, de reprendre la route pour notre tournée panquébécoise sur la relève entrepreneuriale, et le phénomène observé au printemps se confirme : les dirigeants de PME, même vieillissants, ont toutes les misères du monde à se détacher du poste de pilotage.

Pourquoi ? D'abord, parce que ces développeurs ont mis tellement de temps et d'énergie à mettre leur entreprise sur pied qu'ils n'arrivent pas à imaginer qu'on puisse leur succéder efficacement. Ils ne sont pas tant présomptueux que méfiants, et finissent sans se l'avouer par se penser irremplaçables. Or, comme le dit l'adage, les cimetières sont pleins de gens irremplaçables... et la Terre n'a pourtant jamais arrêté de tourner.

Mais ce n'est pas là le plus gros écueil.

Lorsque vous avez passé une partie de votre vie à vous investir dans votre travail, vous en arrivez quasi inconsciemment à vous définir en fonction de ce que vous faites, et non de ce que vous êtes. C'est vrai, peu importe le boulot, mais ce l'est encore plus en présence d'un lien étroit de la personne avec son travail, par exemple si un dirigeant a mis au monde une PME, l'a vu grandir et demeure quotidiennement absorbé par sa gestion.

Vient cependant le jour où il faut envisager le mot honni : détachement. Décrocher, pour le bien de l'individu comme pour celui de l'entreprise. Mais ce n'est pas seulement affaire de passer le flambeau : au passage, l'entrepreneur qui tire sa révérence amorce aussi une solide remise en question de sa propre existence.

Plus tôt ce printemps, dans la série "Confidences de leaders", Cora Tsouflidou (de Chez Cora) nous avait expliqué que cette transition avait représenté pour elle un des moments les plus déchirants de sa vie. "Il faut faire le deuil du pouvoir, nous a-t-elle dit. Il faut aussi renoncer à se définir comme "le patron de...". Beaucoup de patrons, dont moi, ne se sont pas bâti une vie en dehors de leur entreprise. La quitter, c'est comme tomber dans le vide."

Et le vide, ce n'est pas le meilleur endroit pour réorganiser sa vie. De là l'angoisse qui peut résulter d'une transition précipitée, mal réfléchie, qui termine une portion de vie plutôt que d'en ouvrir une autre. Et c'est probablement une des raisons qui poussent bien des dirigeants baby-boomers à demeurer en poste plus longtemps qu'ils ne le devraient.

Est-ce que le message commence à passer ? Cette semaine, notre tournée nous menait en Abitibi-Témiscamingue, dont l'économie connaît un élan renouvelé grâce à la forte demande de ressources naturelles. Or, c'est aussi l'endroit où nous aurons rencontré le plus de "cédants" dans nos ateliers, c'est-à-dire des patrons qui se préparent à passer le relais. Habituellement, ils sont beaucoup moins nombreux que les repreneurs à se présenter. C'est bon signe. Lorsque l'émotion accepte de faire une place à la raison, les chances de réussir augmentent du même coup.

Dynamiser l'économie du Québec

Le Conference Board du Canada vient de signaler qu'en roulant à petit régime, Montréal ne contribue que modestement à l'économie du Québec et qu'il lui faut embrayer en grande. Pourquoi ne pas imaginer un "Plan Sud" ? écrit l'organisme.

C'est la preuve que les idées les meilleures sont celles qui savent être reprises. Début septembre, Les Affaires a clamé à la une "Vivement un Plan Sud", soulignant l'urgence de relancer l'ensemble du Québec.

Vous avez soumis plusieurs idées originales dans mon blogue. Lancer un projet de monorail électrique, mixer les disciplines de l'administration et de l'urbanisme pour mieux développer les villes, changer les règles d'appels d'offre... On a pu lire des propositions touchant le transport, l'innovation, la gestion et nombre d'autres domaines qui profiteraient d'un influx d'oxygène. Quel que soit le domaine visé, il importe de foncer en regardant droit devant soi, et pas simplement au-delà du 49e parallèle. Bravo pour le Nord, mais il faut maintenant activer le Sud.

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