Le Cameroun regorge d'occasions d'affaires

Publié le 12/06/2010 à 00:00

Le Cameroun regorge d'occasions d'affaires

Publié le 12/06/2010 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Le premier ministre a été ambassadeur au Canada pendant 20 ans, son conseiller principal est un diplômé de l'Université Laval, et ils savent très bien qui était Paul-Émile Léger: pas étonnant que les dirigeants du Cameroun, où le cardinal a séjourné pendant les années 1960, évoquent ces " liens d'amitié " lorsqu'ils se disent à la recherche de partenaires d'affaires pour devenir une puissance émergente d'ici 2035.

Après plusieurs décennies d'immobilisme relatif, ce pays bilingue de 20 millions d'habitants, situé en Afrique centrale, se lance dans de grands travaux.

Le Cameroun a noué des partenariats avec des entreprises chinoises, indiennes, françaises et sud-coréennes pour certains projets. Mais il veut aussi faire appel au secteur privé canadien.

Il veut devenir la plaque tournante du commerce en Afrique centrale. Ce marché compte plus de 170 millions d'habitants si l'on comprend son voisin nigérien.

Énergie, infrastructures et routes seront les clés de sa croissance, que le gouvernement estime à 5,5 % en moyenne par année d'ici 2020. " Ici, tout est à faire ", dit le ministre de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, Louis-Paul Motazé, lors d'un entretien accordé à des journalistes canadiens invités dans le cadre du cinquantième anniversaire de l'indépendance du pays. Si nous le faisions seuls, cela nous prendrait 50 ans ! "

Le Cameroun ne veut pas manquer le train de la croissance en Afrique.

D'importants projets hydro-électriques

Un des projets clés, qui ouvrira la voie au développement du pays et qui pourrait intéresser les entreprises québécoises, touche l'hydro-électricité. Le projet prévoit la construction d'un barrage de retenue (stockage de six milliards de mètres cubes d'eau) qui permettra d'augmenter la productivité des centrales hydro-électriques existantes et d'en alimenter de nouvelles, dont une de 950 mégawatts (MW) qui devrait être construite par la société montréalaise Rio Tinto Alcan (RTA) dans le cadre d'un vaste projet d'usine d'électrolyse.

Non seulement ce barrage est essentiel à l'industrialisation du pays - il manque d'électricité le quart du temps - mais aussi, il lui permettra de devenir exportateur d'électricité dans la région. L'objectif ultime : multiplier par quatre la capacité hydro-électrique du pays. Le potentiel est là, car le Cameroun possède le plus important bassin d'eau d'Afrique, après le Congo.

"Vous avez au Québec plusieurs acteurs qui pourraient y voir une occasion. Je pense entre autres à Hydro-Québec " a dit Louis-Paul Motazé, dont les propos faisaient écho à ceux du premier ministre Philémon Yang.

Autre projet, titanesque celui-là: la construction d'un port en eau profonde à Kribi, au sud du pays. Il s'agira d'un complexe industrialo-portuaire de 30 000 hectares - une superficie égale à la moitié de l'île de Montréal - qui comprendra, outre le port pouvant accueillir des grands navires de commerce (10 000 tonnes et 16 mètres de tirant d'eau), un appontement minéralier par lequel transiteront les exportations de minerai de fer; un terminal conteneur; un terminal d'aluminium (financé par RTA), un terminal d'hydrocarbure et un terminal polyvalent.

On parle aussi de la possibilité d'évacuation pour les gisements de diamant, de cobalt et d'uranium. Non loin du complexe se situeront l'usine d'électrolyse de Rio Tinto Alcan, ainsi qu'une centrale au gaz.

Création de 40 000 emplois

L'avènement de ce complexe, dont le rayon d'influence irait jusqu'au Soudan, se traduirait par la création d'une agglomération de 100 000 habitants, dont 40 000 nouveaux travailleurs, alors qu'aujourd'hui seule une centaine de villageois y résident, sans eau courante... S'il se concrétise - on se demande encore comment il sera financé - ces derniers seront déplacés et il ne restera que quelques kilomètres de plages dorées au potentiel touristique qu'on planifie aussi de développer.

Agriculture et mines

Le Cameroun doit aussi augmenter sa production et sa productivité agricole. Ce pays qui regorge de terres fertiles (fruits, cacao, café) doit faire d'importantes mises à l'échelle et industrialiser sa production, trop souvent artisanale.

Il prévoit bitumer plus de 5 000 kilomètres de routes. On vise le désenclavement du pays vers ses voisins : une route pour le Tchad devrait être terminée d'ici deux ans, et on projette une route pour Brazzaville, dans la République du Congo, et une autre vers le Nigeria.

Du côté de l'exploitation minière, une société a été mise en place pour encourager la création de coentreprises.

Dans tous ces secteurs on privilégie l'approche HIMO (haute intensité de main-d'oeuvre), qui fournira des " dizaines de milliers d'emplois par an "d'ici 2020 à une population jeune et sous-employée.

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

À la une

Bourse: records en clôture pour Nasdaq et S&P 500, Nvidia première capitalisation mondiale

Mis à jour le 18/06/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Les titres de l’énergie contribuent à faire grimper le TSX.

Stellantis rappelle près de 1,2 million de véhicules aux États-Unis et au Canada

Environ 126 500 véhicules au Canada sont concernés par le rappel.

Le régulateur bancaire fédéral maintient la réserve de stabilité intérieure à 3,5%

L’endettement des ménages reste une préoccupation pour le Bureau du surintendant des institutions financières.