L'éducation va mieux, et les filles mènent la charge

Publié le 09/07/2011 à 00:00, mis à jour le 07/07/2011 à 10:10

L'éducation va mieux, et les filles mènent la charge

Publié le 09/07/2011 à 00:00, mis à jour le 07/07/2011 à 10:10

Nous ne portons plus, au Québec, le bonnet d'âne en matière de scolarisation collective. En fait, notre taux de diplomation a remarquablement progressé depuis quelques décennies. Le Québec peut maintenant se comparer avantageusement à la plupart des États membres de l'OCDE, indique un document de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ), intitulé "La scolarisation et la diplomation" et publié en décembre dernier.

Pourquoi est-ce important ? D'abord, pour exorciser de vieux démons et notre tendance à l'autoflagellation. Les remarques acides, on connaît. "Champions du décrochage", "mal formés de réforme en réforme", "ignorants diplômés", "chômeurs instruits"... Bref, nous ne savons pas aller à l'école ; lorsque nous y allons, c'est en pure perte ; et, une fois sortis, la misère nous attend au coin de la rue.

Ce n'est pas vrai. Ou, en fait, de moins en moins. Et la solide performance récente de l'économie québécoise en est un éloquent reflet. Miser sur la diversification et le savoir nous a bien servis. Mais pour continuer dans cette voie, il faudra miser encore plus sur les cerveaux. "La crise financière et ses retombées mettent en relief l'importance d'investir plus que jamais dans les connaissances, les compétences et les capacités pertinentes pour l'économie et la société", écrivait justement l'OCDE, en 2009.

Sans être devenus les meilleurs, nous avons réalisé de substantiels progrès en matière de scolarisation. Il a fallu que l'État investisse. En 2007-2008, l'année de référence pour l'étude de l'ISQ, la part du PIB québécois réservée à l'éducation s'élevait à 7,4 %, par rapport à une moyenne de 6,2 % dans le reste du pays.

Ces efforts se sont traduits par de nets progrès sur le terrain. Le taux d'accès aux études s'est amélioré depuis trois décennies. La fréquentation scolaire a augmenté à tous les niveaux, du secondaire aux études universitaires de 2e et 3e cycles. En 1985, par exemple, à peine 31 % des Québécois en âge d'être inscrits à l'université l'étaient effectivement ; en 2007, cette proportion avait bondi à 43 %.

Heureusement qu'il y a les filles

Encore que... heureusement qu'il y a les filles ! Elles sont toujours plus nombreuses que les garçons à fréquenter l'école, quel que soit le niveau à l'exception du doctorat, et l'écart s'est amplifié au fil des ans. En 1985, 71 % d'entre elles avaient atteint la 5e année du secondaire, par rapport à 63 % chez les garçons. Une différence de 8 points, qui a bondi à près de 12,5 points en 2007 (82,6 % et 70,2 %, respectivement). Au baccalauréat, l'écart s'est même creusé davantage (4,7 points en 1985 contre 15,5 en 2007). Au Québec, les filles mènent la charge.

Reste que pour les unes comme pour les autres, la progression est remarquable. Toujours en 2007, sur 100 personnes, 99 ont atteint le secondaire, 87 ont obtenu leur diplôme, 40 ont décroché un diplôme d'études collégiales et 32 se sont vu octroyer un baccalauréat.

Près d'une personne sur trois quitte donc les études avec un diplôme universitaire en poche ! On pourrait toujours faire mieux, mais il faut se rappeler qu'en 1960, cette proportion n'était que de 3 ou 4 %.

Dans une économie mondiale concurrentielle, on doit pouvoir compter sur un solide bassin de diplômés universitaires. Mais tout le monde n'a pas à se rendre à l'université. On l'a déjà souligné, le Québec a malheureusement eu tendance à dévaloriser les métiers. Ce n'est plus le cas. Mais il serait cependant risqué d'abdiquer avant la fin du secondaire. La plaie du décrochage nous a fait mal. Or, le taux de décrochage a considérablement diminué depuis 1979, constate l'ISQ : "Pour les jeunes de 17 ans, la proportion était alors de 26,2 % ; elle est passée à 9,4 % en 2007." On note deux causes à cette embellie : une persévérance accrue des élèves et un meilleur accès à la formation générale pour les adultes.

C'est le côté caché du décrochage, dont on parle moins : plusieurs jeunes quittent prématurément l'école, mais reviennent achever leurs études après s'être aperçu qu'ils se sont engagés dans un cul-de-sac.

Pour notre économie, cette amélioration généralisée est une excellente nouvelle. Les entreprises sont les premières à en profiter. Comme la main-d'oeuvre qualifiée va devenir de plus en plus difficile à recruter, il leur faut au moins éviter le gaspillage. Leur prospérité, et ultimement la nôtre, en dépend.

rene.vezina@transcontinental.ca

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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