« Une Afrique debout plutôt qu'à genoux »

Publié le 22/05/2010 à 00:00

« Une Afrique debout plutôt qu'à genoux »

Publié le 22/05/2010 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Une des plus grandes fiertés de Charles Sirois n'a rien à voir avec ses exploits de président de multinationale, de capital-risqueur, de fondateur de FIDO ou de membre de l'Ordre du Canada.

Sa réalisation la plus importante, confiait-il récemment aux membres de l'Association des MBA de HEC Montréal, se trouve plutôt en Afrique, où il a cofondé un réseau entrepreneurial qui offre du soutien, de la formation et du financement à des PME en démarrage.

Ce réseau s'appelle Enablis, et il compte plus de 1 000 entreprises membres dans sept pays d'Afrique. Si l'on calcule que chaque entreprise crée en moyenne cinq emplois directs et que chaque emploi tire en moyenne 10 personnes de la pauvreté, on peut conclure que Charles Sirois a contribué à sauver au moins 50 000 Africains de la misère. Davantage encore, si l'on calcule les emplois indirects.

« Le travail que je fais chez Enablis est extrêmement gratifiant, a expliqué l'homme d'affaires à son auditoire. C'est facile de signer un chèque. Mais faire en sorte que votre expertise réduise la pauvreté, c'est autre chose. »

L'ex-fondateur de Télésystème International fait campagne ces jours-ci dans le but de recruter une vingtaine de gens d'affaires du Québec pour participer au programme de mentorat international que lance Enablis. Il s'agit de consacrer une heure par mois au téléphone à un mentoré africain pendant trois ans, ainsi qu'un investissement de 15 000 $.

Combler le fossé financier des PME

M. Sirois s'est associé à la firme Accenture et à son dirigeant canadien Bill Morris pour fonder Enablis, à la suite du sommet du G8 de Kananaskis, en Alberta, au printemps 2002. Il a fallu deux ans de travail pour bâtir la structure du projet : on crée d'abord une organisation sur le terrain qui recrutera les membres de deux façons : par un concours de plans d'affaires ou par référence. Dans le second cas, l'entrepreneur doit passer un test de « quotient entrepreneurial » élaboré par l'Université Western Ontario. (M. Sirois a toujours été convaincu que ce sont les qualités propres à l'entrepreneur qui déterminent la réussite d'une entreprise.) Une fois recruté, l'entrepreneur suit une formation à la suite de laquelle il devient membre du réseau, ce qui lui donne accès à des rencontres, à des conférences, à des échanges virtuels, à des listes de fournisseurs et à du financement.

Le volet ONG dirige les activités, tandis que le bras financier octroie des prêts. « L'idée est de combler le fossé financier dont souffrent les PME en démarrage avant d'obtenir du financement des banques africaines », dit Paul Lamontagne, directeur général de Enablis en Afrique du Sud.

Un rendement de 9 %

À ce jour, les prêts accordés par Enablis totalisent 14 millions de dollars et ont eu un rendement de 9 %, précise M. Sirois.

Enablis permet aussi aux PME d'accéder à des technologies ? autre élément qui leur manque pour réussir, après le financement.

Le résultat ? Plus de la moitié (56 %) des entrepreneurs interviewés dans le cadre d'un sondage indépendant rapportent une hausse de leur clientèle, tandis que 46 % indiquent une hausse de leurs bénéfices. De plus, 97 % disent que ce réseau a amélioré leur habiletés en affaires. Pour Charles Sirois, ce qui compte ultimement, c'est la réduction de la pauvreté. « L'Afrique ne peut pas être entièrement sauvée par ses gouvernements et par l'aide internationale. Pour réduire la pauvreté, rien de mieux que de créer des emplois locaux, qui assurent la pérennité. »

suzanne.dansereau@transcontinental.ca

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