Plus du tiers des deux milliards de visionnements hebdomadaires sur YouTube violent les droits d'auteur, dans la mesure où les séquences vidéo mises en ligne l'ont été sans obtenir le consentement de leurs créateurs ou de leurs distributeurs. Conséquence : le bureau des plaintes de YouTube déborde.
Plutôt que d'opter pour la voie judiciaire, les distributeurs ont conclu une alliance avec l'entreprise, propriété de Google. Lionsgate, qui détient les droits de la populaire série américaine Mad Men, largement et illégalement diffusée sur YouTube, vient de s'entendre avec cette dernière pour partager les recettes publicitaires générées par le visionnement d'épisodes.
Seulement 14 % des vidéos de YouTube ont de la publicité, mais c'est 50 % de plus que l'an dernier, et cela suffit à rentabiliser le site cette année. " Nos partenaires reçoivent des chèques dont le montant augmente de mois en mois ", souligne Chris Maxcy, directeur des contenus en partenariat chez YouTube.
De fait, cette tendance au partage devrait entraîner une diminution du nombre de plaintes envers YouTube, dit Pascal Lauzon, avocat et agent de marques de commerce chez BCF, à Montréal. " Les détenteurs de droits d'auteur dépensaient beaucoup d'argent dans des poursuites pour des résultats temporaires. La bataille était perdue d'avance, vue l'ampleur du phénomène. Il n'y avait aucune façon d'arrêter cela. "
Selon M. Lauzon, le public sera avantagé par ce genre d'ententes, en ayant accès à plus de contenu. Dans le même esprit, iTunes propose sur son site un renvoi pour l'achat en toute légalité de chansons entendues dans des vidéos d'amateurs sur YouTube.
