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Apple a plus de 81 milliards de dollars sur des comptes hors des Etats-Unis, Microsoft 54 milliards, Google 43 milliards et Cisco 42 milliards - et ils ne savent plus quoi faire de ces trésors de guerre.
Ces entreprises essaient de convaincre les autorités à Washington d'aménager le code fiscal pour pouvoir rapatrier ses fonds sans acquitter une trop lourde facture fiscale - c'est dans l'intérêt du pays, argumentent-elles, pour investir et créer des emplois aux Etats-Unis
Les entreprises de hautes technologies, qui ont de très fortes marges, ne sont pas les seules dans cette situation: certaines estimations chiffrent à plus de mille milliards de dollars la trésorerie des entreprises parquée à l'étranger.
Le phénomène est particulièrement répandu dans les groupes riches en actifs intangibles. "Toute entreprise qui a de la propriété intellectuelle, que ce soit des logiciels ou un brevet de médicament, a la possibilité d'en assigner la propriété à une filiale étrangère basée dans un paradis fiscal", explique Robert McIntyre, directeur de l'organisation militante Citizens for Tax Justice.
Dans le cas d'Apple, "pratiquement tout l'argent qui est à l'étranger n'a jamais été taxé par qui que ce soit", assure M. McIntyre.
L'agence de notation Moody's Investors Service estimait en juillet que 22 groupes américains du secteur des technologies gardaient 70% de leurs liquidités à l'étranger fin mars, et que le total pourrait passer de 289 à 400 milliards de dollars dans les trois années qui viennent.