Photo: Alain McKenna
Blogue. Croyez-vous à l'avènement de la voiture électrique? Depuis le temps qu'on en parle, est-ce qu'on verra enfin, sur nos routes, des véhicules se comportant tout à fait normalement, à l'exception qu'ils ne feront pratiquement aucun bruit? Ça semble être le pari de plusieurs, ces jours-ci, d'Hydro-Québec à Ford, en passant par General Motors.
GM, d'ailleurs, a profité des Jeux olympiques de Vancouver afin de démontrer ce que sera sa prochaine voiture icône, la Chevrolet Volt. Si on se fie à la fiche technique, elle en a dans le ventre : une mécanique hybride, puisqu'elle possède à la fois un moteur à essence et un moteur électrique, mais inversé : c'est le groupe électrique qui mène la barque, la cylindrée chargeant la pile et fournissant un peu de puissance au besoin seulement.
La voiture peut parcourir 65 kilomètres en mode électrique, et son autonomie combinée est de 1000 kilomètres, pour une consommation d'essence de 1 litre aux 100 kilomètres. C'est grosso modo, dix fois mieux que ce que fait actuellement une berline intermédiaire comparable (mais qui coûte moitié moins cher : la Volt pourrait coûter un peu plus de 40 000 dollars).
Lors de l'essai, autour du fameux Stanley Park de Vancouver, on a évidemment pu constater que la réalité semble près de la théorie : pendant une heure, tout s'est bien passé. On n'est pas seuls à l'avoir constaté : des ministres fédéraux et provinciaux, de même que des personnalités comme David Suzuki, ont aussi essayé la voiture.
Tout ça pour dire que, côté mécanique, côté bagnole, ça baigne.
La revanche
Tellement que le réalisateur américain Chris Payne, qui a produit un brulot il y a quelques années intitulé « Who Killed the Electric Car? », qui pointait en direction de GM et de sa EV1 (ça remonte au début des années 80), serait sur le point de lancer un nouveau documentaire intitulé « The Revenge of the Electric Car ».
C'est dire.
De toute façon, à ce jeu-là, on a vu passer pas mal de voitures révolutionnaires, ces dernières années, des véhicules électriques, des véhicules à hydrogène et d'autres encore, et on attend toujours la grande révolution.
GM promet une production dans « les dizaines de milliers par mois » de la Volt, dès novembre. Si ça, ça arrive, alors de deux choses l'une : ou bien la révolution tant attendue était finalement hyper simple à accomplir, ou bien on peut s'attendre à une flopée de rappels pour les premiers exemplaires de ce nouveau modèle…
Donc, morale. Si jamais vous fomentez la révolution dans vos laboratoires, petit conseil d'ami : n'hésitez pas à en faire circuler un échantillon dans les rues d'une métropole canadienne.
De GM à Hydro-Québec
GM fait partie d'un comité nord-américain appelé EPRI, pour Electric Power Research Institute. Le seul membre canadien de l'EPRI : Hydro-Québec. Vous pouvez imaginer que la société d'État voit passer la Volt et se dit : ça nous prend un réseau de distribution d'électricité pour ces voitures. C'est une occasion d'affaires.
Hydro-Québec parle ensuite à quelques constructeurs et obtient 50 i-MiEV, de Mitsubishi, à essayer chez elle, histoire de bricoler son propre réseau.
D'ailleurs, Hydro pourrait conclure d'autres ententes du genre sous peu.
Bref, ça sent la révolution. Mais c'est une odeur bien timide, quand on y pense : deux voitures ici, quelques dizaines là, on est loin du million de véhicules électriques qu'utilise Hydro-Québec comme exemple pour illustrer l'impact de cette nouvelle technologie sur l'environnement et l'économie québécoise.
Apparemment, c'est une histoire qui est à suivre…
