Il coûtera plus cher que le nouveau complexe du World Trade Center. Sa taille sera équivalente aux deux tiers du Pentagone. Le prochain campus d’Apple, où emménageront 12 000 employés en 2016, voit ses coûts exploser. Estimée au départ à moins de 3 G$, la facture du nouveau siège social pourrait s’élever à 5 G$, rapporte Bloomberg Business Week.
Cinq milliards, c’est bien peu comparé au cousin de 137 G$ sur lequel est assis Apple. Mais c’est assez pour faire sourciller quelques actionnaires, à commencer les activistes qui exhortent l’entreprise de verser plus de dividendes, de racheter des actions ou de créer une nouvelle catégorie d’actions privilégiées.
Le Campus 2 est pharaonique : une immense anneau de 2,8 M de pied carré construit sur un ancien stationnement. À l’intérieur du terrain de 176 acres, Apple compte planter 600 arbres et enterrer le chemin et le stationnement.
La dernière apparition de Steve Jobs, quatre mois avant sa mort en octobre 2011, a lieu au conseil de ville Cupertino, lorsqu’il a présenté ce projet. Il a alors parlé du «meilleur édifice au monde» susceptible d’attirer les étudiants en architecture de partout sur la planète.
Les coûts exorbitants de construction sont surtout reliés à au choix des matériaux et à la finition maniaque qui caractérisait le co-fondateur d’Apple. Celui-ci avait souligné devant le conseil de ville que l’édifice ne comportait aucune pièce de verre droite. L’extérieur sera en effet constitué d’un mur de verre incurvé de 40 pieds de haut fabriqué en Allemagne. En outre, nulle part on devait voir un coup de pinceau ou un interstice. Tout l’intérieur doit être poli et fini de manière «super naturelle».
Le projet a pris un an de retard car Apple cherche à faire réduire le coût de construction de 1 G$.
Quand le projet a été présenté, le marché du téléphone intelligent ne comptait pas encore de prétendant sérieux à la domination d’Apple. Maintenant que celle-ci est chaudement disputée par Samsung, et depuis que le titre a perdu le tiers de sa valeur, les investisseurs se montrent plus sensibles.
Le vaisseau spatial, comme on appel cet édifice, promet de devenir un cauchemar en matière de relations avec les investisseurs, note Bloomberg Business Week.