Le luxe à l’heure du numérique

Publié le 26/12/2022 à 07:30

Le luxe à l’heure du numérique

Publié le 26/12/2022 à 07:30

Par Léa Villalba

Julien Duguay, des Bijoux Medusa, veut que sa bijouterie soit la première dans le metavers. (Photo: Courtoisie)

NFT, cryptomonnaie, métavers… Le web 3.0 s’installe peu à peu dans nos vies, mais aussi dans nos façons de consommer. Les entreprises du luxe élaborent elles aussi des stratégies avec ces nouvelles technologies pour stimuler l’achat. Julien Duguay, propriétaire de Bijoux Medusa à Chicoutimi, et Sébastien Ramon, directeur de Auto Devenzo à Saint-Eustache, misent tous les deux sur ces outils du futur.

Julien Duguay et Sébastien Ramon acceptent tous les deux les cryptomonnaies dans leurs entreprises. Selon le premier, cette pratique va se démocratiser. «Pour un marchand, c’est le meilleur des modes de paiement, dit-il. Ça confirme l’identité de la personne, et la crypto, ça ne peut pas se voler. C’est vraiment plus sécuritaire.» Chaque année, entre 5 et 10% de ses ventes sont faites avec de la cryptomonnaie.

Selon lui, le numérique permet également une assurance supplémentaire quant à la provenance du produit, notamment grâce aux NFT (Non-fungible token), qui sont des codes numériques uniques. «Les certificats NFT permettent d’avoir des preuves d’authenticité inviolables. Ils ne peuvent pas être répliqués. Dans le domaine du luxe, ça va prendre de plus en plus de place», estime-t-il.

Sébastien Ramon, quant à lui, a fait le virage vers la cryptomonnaie cette année. «On se le faisait demander souvent, on était réticents parce qu’on n’était pas trop informés, mais maintenant, on y est!», se réjouit-il. En neuf mois, sept transactions ont été conclues avec de la cryptomonnaie.

Pour Bruno Guglielminetti, spécialiste des questions numériques depuis 1995 et ancien chroniqueur à Radio-Canada, la cryptomonnaie, «loin d’être une mode», se révèle intéressante pour les commerçants. «Comme les réseaux sociaux ou internet, ça va rester. C’est seulement que certaines monnaies vont être plus populaires que d’autres à des moments différents», explique-t-il.

Il souligne toutefois que l’aspect sécuritaire de la cryptomonnaie n’est pas vraiment prouvé. «C’est peut-être plus complexe, car moins de gens ont un compte de cryptomonnaie, mais on peut quand même parvenir à le voler.»

Une boutique dans le métavers

Depuis quelques mois déjà, les grandes marques commencent à s’installer dans le métavers. Une tendance qui n’est cependant pas nouvelle selon Bruno Guglielminetti. «En 2007, c’était Second Life la grande tendance, et c’était le même principe que le métavers: un monde virtuel où Jean-Paul Gauthier, L’Oréal, Dior, etc… ont débarqué pour avoir leur kiosque et vendre leurs produits» rappelle-t-il.

Pour Julien Duguay, des Bijoux Medusa, c’est la prochaine étape. Il veut que sa bijouterie soit la première sur ce nouvel univers virtuel. «J’ai déjà fait le modèle 3D de ma boutique. En ce moment, on vit une guerre des métavers, tout le monde veut ouvrir le sien, Facebook, Yuga Labs, Otherside… Moi je pense qu’il n’y en aura qu’un qui va dominer. Dès qu’on saura lequel c’est, je pourrai mettre en place Bijoux Medusa dedans.»

Pour Bruno Guglielminetti, le métavers offre une «stratégie de positionnement» aux marques. «C’est un point de contact de plus avec les clients, comme les multiples réseaux sociaux et les sites internet, élabore-t-il. L’idée, c’est que les marques doivent être partout, pour faire rêver, pour créer des expériences positives, dans le but d’attirer les clients et de les faire acheter. C’est particulièrement vrai dans le domaine du luxe».

Ainsi, les clients de Julien Duguay pourront non seulement voir les bijoux virtuellement et en 3D, mais aussi les payer en ligne et les recevoir chez eux. «Ça vaut 100 à 3000 de dollars américains d’acheter un terrain virtuel pour installer son magasin dans un métavers, mais ça vaut la peine! C’est le futur!», dit-il.

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