La professeure de yoga vedette, Kathryn Budig, vêtue de ses seules chaussettes... Photo : ToeSox

La pratique du yoga a depuis longtemps débordé des modestes ashrams du Kerala pour devenir une industrie prospère (revenus annuels de 6 milliards de dollars aux États-Unis). Mais la commercialisation de cette pratique cinq fois millénaire a sombré dans la controverse depuis que des experts du marketing ont décidé, pour mieux la vendre... de déshabiller la femme.

Dernière en date : la publicité du fabricant ToeSox où figure une professeure de yoga vedette, Kathryn Budig, vêtue de ses seules chaussettes (ToeSox bien sûr), dans une position yogesque révélatrice de vertus autres que la conscience du moi ou le contrôle des bandhas et des mudras.

Pour les puristes, cette exploitation du corps de la femme va à l'encontre de l'esprit même du yoga, qui est une démarche à la fois physique et spirituelle. La réduire à l'apogée du corps parfait - et dénudé - ne rend pas justice à sa complexité ni à sa démarche, dit en substance l'une des voix les plus influentes de l'industrie, Judith Hanson Lasater, fondatrice du Yoga Journal, magazine dans laquelle a été publiée la publicité de ToeSox.

Mais pour le New-Yorkais Garvey Rich, créateur de la ligne de vêtements Yoga Tart et auteur de nombreux livres et DVD sur les vertus du yoga pour une sexualité épanouie, cette controverse dénote un certain puritanisme présent dans les salles de yoga. " Certaines personnes disent que les produits du yoga sont sexualisés, a-t-il dit au Globe and Mail. Pour moi, c'est malheureux que la sexualité ait ainsi une connotation négative. "