De la réalité augmentée pour l’industrie métallique québécoise

Publié le 17/02/2023 à 08:39

De la réalité augmentée pour l’industrie métallique québécoise

Publié le 17/02/2023 à 08:39

Par Emmanuel Martinez

« L’objectif est de favoriser l’exportation », explique le directeur général de l’Alliance Métal Québec, Philippe Blais. (Photo: Courtoisie)

Une présence sur le site Alibaba, un logiciel pour faciliter les appels d’offres et de la réalité augmentée, Alliance Métal Québec (AMQ) lance plusieurs initiatives afin de faire rayonner le savoir-faire québécois.

Divulgués vendredi, ces projets ont pour but d’accentuer la visibilité numérique des entreprises qui œuvrent dans le métal dans la province.

« Nous lançons une campagne de marketing sur le web pour mieux faire connaitre en Amérique du Nord les quelque 500 entreprises répertoriées dans notre plateforme créée en 2019, explique le directeur général de l’AMQ, Philippe Blais, en entrevue téléphonique. L’objectif est de favoriser l’exportation. Avec la pandémie, les bris des chaines d’approvisionnement et les problématiques de géopolitiques, il y a davantage d’appétit pour de l’achat local en Amérique du Nord. »

Faciliter les appels d’offres

Son organisation se dit fière d’être la première du genre au pays à avoir créé une boutique sur le site web Alibaba, afin d'augmenter les échanges B2B. « Environ 40% des acheteurs nord-américains sont sur Alibaba, explique M. Blais. Cela offre de belles occasions pour la trentaine d’entreprises que nous accompagnons de manière personnalisée durant trois ans. »

Durant la première phase de son réseau de commercialisation numérique entamée il y a trois ans, l’AMQ s’était donné comme mission d’accroitre la présence des entreprises œuvrant dans le métal.

« On a mutualisé les ressources pour pousser les entreprises, qui font aussi bien des cylindres hydrauliques, des boites de camions que des pièces d’usinage, à se doter de sites web et d’être actifs sur les réseaux sociaux, explique le patron de l’AMQ. Il y avait beaucoup de retard à ce niveau-là. On travaillait comme dans le bon vieux temps. »

En plus d’avoir accès à un répertoire de 500 entreprises locales, les donneurs d’ordre peuvent maintenant lancer des appels d’offres sur la plateforme de l’AMQ.

Autre nouveauté : une veille stratégique est offerte aux entreprises qui le désirent en fonction de leurs intérêts pour quatre grands thèmes : les RH, l’innovation, la cybersécurité et la mise en marché. Ces bulletins envoyés tous les mois sont préparés par huit centres de recherche du Québec.  « C’est très innovant, croit M. Blais. Ce sont des articles sélectionnés par des spécialistes qui sont commentés. C’est une belle façon de mettre en relation nos PME et les centres de recherche. »

Réalité augmentée

Après avoir mis à la réalité virtuelle (RV) à la disposition d’entreprises grâce à une collaboration avec INEDI, le centre d’expertise en design industriel et Unreal Engine, l’AMQ va plus loin dans cette veine avec de la réalité augmentée.

Avec la RV, les PME pouvaient ainsi présenter leurs produits ou des prototypes à de futurs clients de manière beaucoup plus efficace qu’auparavant. « Pour ceux qui ont de grosses unités à vendre, il était difficile d’amener cela dans des foires commerciales, explique Philippe Blais. Avec la RV, elles n’avaient besoin que d’un casque de visionnement pour tout montrer. »

Avec la réalité augmentée, les PME pourront économiser et gagner du temps au niveau de leur service technique. « Cela permet d’accompagner les clients dans le réel, mais à distance, note le dirigeant de l’AMQ. Au lieu de déplacer l’ingénieur aux États-Unis pour des réparations, le client n’a qu’à mettre les lunettes de réalité augmentée et se faire guider par la personne au Québec. Par exemple, Stageline, qui fabrique des scènes mobiles en métal, pourrait diriger des techniciens à distance pour faire le montage ou le démontage des installations. »

Le ministère québécois de l'Économie, et de l'Innovation finance ces initiatives, tout comme Desjardins qui a annoncé une contribution ponctuelle de 520 000 $. « C’est par la transformation numérique que se joue l’avenir de nos entreprises, et celles du secteur de la transformation métallique n’y font pas exception, a mentionné le Pierre Fitzgibbon, le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, par communiqué. L’initiative du créneau d’excellence Alliance Métal Québec va leur permettre d’obtenir les ressources nécessaires pour se numériser. Ce virage est essentiel pour faire face à la concurrence mondiale et accéder à de nouveaux marchés. »

Ceci est d’autant plus crucial que l’AMQ observe un ralentissement depuis quelques mois dans son industrie. « Certaines entreprises vivent des moments très creux qu’on n’avait pas vu depuis longtemps », souligne Philippe Blais. Combinée à la pénurie de main-d’œuvre, il est donc primordial que ces PME soient en mesure d’accroitre leur productivité et leur présence à l’étranger.

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