L’intrapreneuriat est méconnu des jeunes

Publié le 05/06/2024 à 18:00

L’intrapreneuriat est méconnu des jeunes

Publié le 05/06/2024 à 18:00

Par Emmanuel Martinez

«Il faut un gros effort de l’écosystème, dont l’État québécois, pour sensibiliser les entreprises aux occasions que l’intrapreneuriat offre en matière de croissance et de productivité», affirme le PDG du RJCCQ, Pierre Graff (Photo: courtoisie).

Peu de jeunes connaissent l’intrapreneuriat, selon une étude dévoilée cette semaine par le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

Cette pratique, qui consiste à créer un groupe ou une organisation au sein d’une entreprise afin de mener un projet innovant ou novateur avec l’appui de la direction, n’est connue que par 30% des salariés de moins de 40 ans qui ont participé au sondage mené par Léger. Seulement 11% des quelque 500 répondants avaient une intention élevée de présenter un projet intrapreneurial.

«Ce manque de connaissance souligne un besoin crucial de sensibilisation et de formation, note le RJCCQ. Parmi ceux qui connaissent l’intrapreneuriat, 63% ont déjà proposé un projet, montrant un potentiel significatif chez les jeunes pour jouer un rôle de premier plan dans ce domaine.»

Le rapport identifie trois obstacles majeurs à la mise sur pied de projets intrapreneuriaux:

–       Une structure hiérarchique inadéquate, dont la résistance au changement ;

–       Le manque de ressources financières ;

–       Le manque de soutien de l’employeur, dont le manque de temps.

«Ces barrières sont inquiétantes, dit le PDG du RJCCQ, Pierre Graff, en entrevue. Il faut un gros effort de l’écosystème, dont l’État québécois, pour sensibiliser les entreprises aux occasions que l’intrapreneuriat offre en matière de croissance et de productivité, mais aussi pour la rétention et l’attraction du personnel.»

Des bénéfices certains

D’après cette étude qui a recueilli aussi l’avis d’une dizaine d’entreprises et de cinq experts, les initiatives intrapreneuriales ont engendré des «gains significatifs» en matière d’efficacité, de productivité, de revenus et de satisfaction de la clientèle. Environ 96% des projets sont jugés réussis, et 80% des participants souhaitent réitérer l’expérience.

«Cela génère des résultats et fait une différence au niveau de la rentabilité des entreprises, croit Pierre Graff. Elles ont intérêt à encourager les projets intrapreneuriaux pour stimuler la croissance et l’innovation.»

Le document montre que les entreprises qui favorisent l’intrapreneuriat seraient moins hiérarchiques et dotées d’un leadership plus partagé que celles qui n’en font pas.

Environ 42% des initiatives visaient à optimiser les processus internes, suivi par le développement d’un nouveau produit/service (24%), l’innovation technologique (18%), le développement de nouveaux marchés (17%), la mise sur pied d’un comité (16%) et le développement durable (15%).

Du côté des intrapreneurs, ils sont vus comme étant généralement plus innovants, moins conservateurs et ayant moins peur de l’échec que leurs collègues. Soutenir ces traits est considéré comme une avenue pour encourager l’intrapreneuriat.

Pour ceux qui participent à de telles initiatives, il s’agit d’une bonne occasion pour démontrer du leadership, pour s’épanouir personnellement, pour développer des compétences entrepreneuriales, pour participer à la croissance de l’entreprise et pour obtenir de la visibilité et de la reconnaissance.

 

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