«Le fait religieux ne suscite pas, ou rarement, d'hostilité lorsqu'il correspond à une pratique personnelle, visible, sans s'imposer aux autres et qu'il n'interfère pas avec la réalisation du travail. Néanmoins, les Français attendent de l'entreprise une "neutralité affirmée" en matière de religion, soit une fermeté face à des comportements religieux qui viseraient à modifier le fonctionnement de l'organisation», indique l'étude.
Deux exemples : 89% des personnes interrogées dans le cadre du sondage trouvent inacceptable de refuser de réaliser des tâches pour des motifs religieux; et 94% estiment qu'on ne peut pas prier pendant le temps de travail. Deux exemples qu'il convient, toutefois, de nuancer : 60% des personnes interrogées considèrent qu'il est tout à fait acceptable de prier pendant les pauses; la même proportion (60%) estime qu'on n'a pas à demander la permission à l'entreprise pour cela. «La question de la religion n'est donc pas un tabou au travail», résume l'étude.
Une interrogation saute aux yeux : quel est le principe de neutralité auquel les Français font ainsi référence? Cette neutralité correspond à «une conception très étendue de la laïcité», qui nécessite d'être «articulée avec le respect des personnes». Ce qui, on le voit bien, est quelque chose de «complexe».
«La grande majorité des Français (78%) pensent que l'entreprise ne doit pas s'adapter pour tenir compte des demandes et des contraintes à caractère religieux de ses salariés. Et 72% d'entre eux estiment que les signes religieux ostentatoires devraient être proscrits de l'espace de travail», souligne l'étude.
Des opinions qu'on retrouve chez les pratiquants réguliers, dans une moindre mesure : 65% pensent que l'entreprise ne doit pas faire d'accommodements raisonnables et 51% sont favorables à l'interdiction des signes religieux visibles. À noter que l'appartenance religieuse ne génère pas de différence de positionnement sur ces deux points-là.