Planifier la relève, ou comment apprendre à gérer le risque

Publié le 05/11/2009 à 15:21

Planifier la relève, ou comment apprendre à gérer le risque

Publié le 05/11/2009 à 15:21

Par lesaffaires.com
Nombre d'entrepreneurs qui ont travaillé d'arrache-pied pendant des décennies à bâtir leur PME jouent son avenir au poker quand vient le temps de choisir un successeur. Ils attendent à la dernière minute pour identifier la relève en se disant " ça passe ou ça casse ".

Marc Dutil se demande bien pourquoi les dirigeants de PME s'imposent autant de pression et prennent de tels risques quand vient le temps de transmettre le flambeau. Pour lui, la planification de la relève est avant tout une affaire de gestion du risque, une notion pourtant familière aux entrepreneurs." Tu peux essayer d'atteindre le vert en un seul coup, mais le risque est élevé que ta balle aboutisse dans une trappe de sable. Ou tu peux frapper deux ou trois coups d'approche pour réduire ton risque ", explique le président et chef de l'exploitation du Groupe Canam, qui emploie 2 600 personnes dans le secteur des produits et des services pour la construction non résidentielle.

En quoi consiste sa méthode de planification de la relève ? L'idéal est de commencer à y penser 10 ans avant la retraite. L'entrepreneur dresse alors une liste de 10 personnes susceptibles d'assurer sa succession. Certaines de ces personnes peuvent se trouver chez un concurrent. " Dans ce cas, tu peux lui téléphoner chaque année pour lui souhaiter bon anniversaire. Je l'ai fait avec un employé d'un concurrent et il a fini par venir travailler pour moi. "

Régulièrement, le dirigeant donne des promotions ou des responsabilités accrues à chacun des 10 candidats (ceux qui travaillent pour lui, évidemment), question d'évaluer leur performance. Au fil des ans, il retire graduellement de sa liste les candidats qui plafonnent, qui ne montrent pas d'aptitudes ou de goût pour aller plus haut.

Certains cadres très doués ne développent jamais les qualités humaines nécessaires pour diriger des gens. D'autres sont incapables de développer leur réseau de contacts à l'extérieur de leur entreprise. M. Dutil, 44 ans, met en garde les dirigeants de PME qui seraient tentés d'idéaliser un candidat ou de le désigner trop rapidement comme le dauphin. Cette désignation pourrait notamment lui monter à la tête et démotiver les autres cadres.

Ainsi, à deux ans de la retraite, il ne devrait rester que deux ou trois candidats sur la liste du dirigeant. Il pourra alors demander conseil à un spécialiste pour confirmer son choix final. Ce processus réduit le risque de prendre la mauvaise décision.

Une école pour les leaders

M. Dutil estime par ailleurs que les écoles de gestion traditionnelles ont une définition trop étroite de l'entrepreneur. " Il ne crée pas seulement une entreprise; c'est quelqu'un qui a l'énergie et la créativité pour jouer un rôle positif sur les plans social, communautaire et politique. "

À partir de cette idée, le père de cinq enfants a cru pertinent de fonder sa propre école de leadership, qui ouvrira ses portes à l'automne 2010, à Saint-Georges de Beauce, où est situé le siège social du Groupe Canam. Le contenu de la formation sera basé sur les réponses de plus de 100 entrepreneurs à la question : " Si vous pouviez retourner 30 ans en arrière, quels conseils vous donneriez-vous ? " Une soixantaine d'entre eux ont notamment répondu " faire plus attention aux finances ", " consacrer plus de temps à ma famille ", " apprendre à mieux me connaître ", etc.

Cette formation prendra la forme de 15 sessions de 4 à 7 jours donnée sur une période de deux ans. Des dirigeants ayant répondu au sondage seront présents à chaque session.

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