Peu de gain de productivité? Oubliez les hausses salariales réelles

Publié le 04/03/2024 à 07:40, mis à jour le 04/03/2024 à 07:41

Peu de gain de productivité? Oubliez les hausses salariales réelles

Publié le 04/03/2024 à 07:40, mis à jour le 04/03/2024 à 07:41

Par Catherine Charron

Depuis trente ans, productivité et revenus suivent la même trajectoire, a observé un économiste de RBC. (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. D’après les économistes de la Banque Royale du Canada, l’évolution des salaires des Canadiens a tendance à suivre celle de la productivité au pays. Ce n’est pas si surprenant: si les entreprises sont davantage productives, elles dégagent des liquidités supérieures, ce qui leur permet d’en faire ruisseler une partie dans les poches de leurs travailleurs.

Le hic, c’est que depuis le début de la pandémie, la productivité au pays est en perte de vitesse, et ça devrait continuer de se refléter directement dans les revenus des salariés.

Dans une note diffusée le 28 février 2024, Nathan Janzen, économiste en chef adjoint de l’institution financière, écrit que si le salaire moyen au pays a augmenté en 2020, c’est principalement parce qu’une «part importante des pertes d’emplois se sont concentrées au bas de l’échelle».

Puis, en 2021, l’inflation a grugé dans le pouvoir d’achat des Canadiens, bien que des hausses salariales imposantes aient été observées au cours de cette période. En effet, leur revenu réel moyen a glissé de 1%, puis de 2,5% en 2022. La tendance s’est toutefois inversée en 2023, indique l’économiste.

Cette croissance réelle apparait d’autant plus «médiocre» lorsqu’on se souvient qu’elle s’est produite au moment où «le besoin de recruter dépassait largement l’offre de travailleurs disponibles, et que ceux-ci avaient un important pouvoir de négociation salariale», ajoute-t-il.

Aujourd’hui, souligne-t-il, le marché de l’emploi change: le taux de chômage a pris 0,7% par rapport à la même période l’an dernier, et la recherche de nouveaux employés fléchit, alors que le nombre de postes à pourvoir est en baisse de 25%.

 

La productivité s'enlise

La perte de productivité au pays depuis 2020 préoccupe l’économiste. Au troisième trimestre de 2023, rappelle-t-il, elle était sous la moyenne enregistrée en 2019, plaçant le Canada au cinquième rang parmi les membres du G7.

«Les faibles investissements depuis plus d’une décennie expliquent sans doute en partie ce problème, reconnait Nathan Janzen, mais le Canada n’a pas démontré par le passé qu’on y parvenait à tirer pleinement profit des compétences des immigrants.»

Au cours des trente dernières années, le salaire horaire des travailleurs canadiens a suivi la même tendance que la productivité. Une croissance durable de cette dernière est nécessaire pour que leur gagne-pain grimpe de la sorte aussi.

Et les chances d’observer un tel phénomène sont bien minces à court terme, prévient l’économiste.

Non seulement les investissements de capitaux sont actuellement faibles, mais on observe une perte de productivité de 10% du secteur des services professionnels par rapport au niveau prépandémique, rapporte-t-il. Pourtant, ce dernier en est un très productif où les salaires sont plutôt élevés.

C’est pourquoi il exhorte les organisations à prendre à bras le corps ce recul observé: il en va d’assurer une amélioration de la qualité de vie de leurs salariés, conclut-il.

 

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises.

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