Quelques semaines après que Barack Obama eut plafonné à 500 000 $ les salaires des patrons et des équipes de direction des établissements renfloués par l'État et appelé à faire preuve de retenue dans les primes, on peut se demander si mettre ce type de barrières pourrait freiner l'émergence de futurs leaders à Wall Street.
« Je ne crois pas que ce soit la meilleure solution », soutient Robert Gandossy, chef de la pratique de consultation en matière de leadership pour la firme Hewitt Associates. « Le hic, dit-il, c'est que les primes sont des facteurs de motivation et servent à récompenser ceux et celles qui atteignent et dépassent les objectifs. Bien sûr, ajoute M. Gandossy, il est ironique de parler d'objectifs atteints alors que les marchés se sont écroulés, mais il demeure que c'est un moyen de recruter et de motiver les gens.
Par ailleurs, par rapport au salaire, la prime représente la majeure partie de leur rémunération. Ces dirigeants n'étaient peut-être pas de bons leaders, conclut M. Gandossy, ce qui est inquiétant pour la relève qui reprendra le flambeau.
Cet article a été publié dans le journal Les Affaires le 28 février 2009.