L'une a traîné derrière elle la rumeur selon laquelle elle avait couché avec le boss. L'autre, qu'elle était incompétente. Annick Berrier et Paz Espejo en ont bavé à leurs débuts, comme elles en ont témoigné auprès du magazine français L'Entreprise.

«Une femme ne connaît rien au vin»

Cette oenologue d'origine espagnole est arrivée à Bordeaux en 1990, à 23 ans. Aujourd'hui, Paz Espejo est directrice technique du grossiste en vins bordelais Codier, et seule femme dans l'organigramme de la direction.

À ses débuts, elle a dû subir les commentaires peu flatteurs des viticulteurs. Ils avaient du mal à comprendre ce qu'elle venait faire dans leur pré carré. Elle s'est même fait dire qu'une femme ne connait rien au vin.

Même après avoir fait ses preuves, Paz Espejo n'a pas eu la tâche facile. Elle a dû, entre autres, faire preuve de caractère, sans pour autant se montrer brutale ni autoritaire.

«Elle couche forcément avec le boss»

De son côté, Annick Berrier est actuellement à la tête de Soflacobat, une PME du Nord de la France spécialisée dans le gros œuvres et la maçonnerie. L'entreprise, fondée il y a 27 ans avec son associé Jean-Claude Belleval, a un effectif presque 100% masculin.

Dès le départ, elle a saisi que le secteur du bâtiment est un milieu très misogyne. Sous prétexte qu'elle codirigeait la société avec un homme, on disait dans son dos qu'elle couchait forcément avec lui !

Pour surmonter ce type de difficultés, elle a commencé par faire ses preuves. Elle a ainsi gagné une forme de respect. Puis, son style de management, différent de son partenaire, a plus : obstinée, attentive aux détails, à l'écoute, transparente dans les résultats, etc., autant de qualités qui ont fait d'elle une dirigeante admirée.