Trois jeunes entreprises technologiques à surveiller

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Trois jeunes entreprises technologiques à surveiller

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Depuis trois ans, TechnoMontréal et le réseau Anges Québec organisent un concours pour les entreprises technologiques du Québec. Capital Innovation sélectionne une dizaine de projets parmi ces PME innovantes. Pendant trois mois, leurs dirigeants reçoivent du coaching afin de se préparer puisqu'ils devront présenter leur projet pour obtenir du financement.

Cette année, une quarantaine d'entreprises ont soumis leur candidature au concours. Neuf finalistes ont été retenus. Le 25 mars, à Montréal, ils ont fait leur présentation devant un public composé d'investisseurs et d'entrepreneurs, qui ont ensuite voté pour la meilleure d'entre elles. Voici des entreprises à surveiller, dont la récipiendaire du Prix du public, Artfox.

Artfox et son site de réseautage pour l'industrie du divertissement

Âgé de 29 ans, Raphaël Ettore vient d'une famille de musiciens. Il est lui-même gérant d'artistes (il veille à la carrière de Jorane et du groupe Beast) et producteur de spectacles. Et c'est parce qu'il connaît bien le milieu du spectacle qu'il a eu l'idée de créer Artfox.com, un site Web de recherche et d'offres d'emplois pour les travailleurs de l'industrie de la culture.

" Dans ce milieu, c'est difficile de dénicher un emploi mais, paradoxalement, c'est tout aussi difficile de trouver des artistes ou des techniciens, dit-il. J'ai souvent été placé dans cette situation à titre de producteur. Un technicien vous appelle pour vous dire qu'il ne peut pas rentrer tel jour, parce qu'il travaille à un autre projet. Ce sont tous des pigistes dans cette industrie. Comment trouver un remplaçant ? Chercher des noms, des numéros de téléphone, faire des appels. C'est ridicule, on est à l'ère Web 2.0 ! "

Artfox est un modèle hybride entre MySpace, un site utilisé par les artistes pour exposer leurs oeuvres, et LinkedIn, un site de réseautage professionnel. Selon M. Ettore, aucun de ses concurrents n'offre exactement la même chose que lui. " LinkedIn ne permet pas de vidéos et met les personnes en lien par l'entremise des entreprises, tandis que Artfox offre l'option vidéo - comme MySpace - et relie les gens par projets, en plus de le faire par entreprise. "

De plus, Artfox a développé des outils de gestion des candidatures et d'autres fonctions qu'il offre à ses clients. La plateforme a d'abord été testée pendant un mois auprès d'un groupe restreint d'usagers qui l'ont fait connaître à leur entourage professionnel. L'effet viral a été rapide, selon M. Ettore. Il a ensuite contacté une vingtaine d'employeurs (Spectra, le Cirque du Soleil, etc.). Leur nombre s'est multiplié, ils sont aujourd'hui au nombre de 280. Artfox devrait franchir la barre des 2 000 usagers d'ici la fin avril, croit le jeune homme. Et ce, alors que l'entreprise est encore à l'étape du projet pilote.

Le modèle d'entreprise d'Artfox varie selon la clientèle. Le service de base est gratuit mais les fonctions sont payantes. Et leur nombre augmentera au fur et à mesure, indique M. Ettore. Aux employeurs, il offre différents outils dont un service payant d'affichage de postes, et pour les usagers, des alertes personnalisées. Artfox travaille déjà sur d'autres façons de monétiser son site. Elle songe notamment à l'offrir en guise de portail à des associations comme l'Union des artistes.

Selon les calculs de l'entrepreneur, elle sera rentable dans les 18 mois suivant le début de la commercialisation. Elle a été financée par un prêt de la Société de développement économique de Ville-Marie et l'incubateur privé Bolidéa. Artfox a remporté le Prix du public lors de l'événement 2010 de Capital Innovation. Elle est prête pour la commercialisation et est à la recherche de financement.

Plasbio propose un plastique réellement biodégradable

PlasBio conçoit et fabrique des substituts de plastique qui ont la propriété d'être biodégradables. Il s'agit de préparations à base de polymères destinées à des clients industriels, c'est-à-dire aux fabricants de plastique, qui pourront ensuite les intégrer à la production de différents produits finis (bouteilles, pots, contenants pour l'industrie agroalimentaire ou cosmétique, etc), qui deviennent, ce faisant, biodégradables.

Ces produits finis coûtent plus cher à produire, mais ils sont prometteurs pour l'avenir : depuis 2001, la croissance du marché mondial des plastiques biodégradables est de 18 % par année, a fait valoir Gaétan Nadeau, président de PlasBio, lors de sa présentation à Capital Innovation. M. Nadeau a fondé l'entreprise en 2004 avec Michel Mezza, un ingénieur français. Ils ont acquis un brevet pour PlasBio couvrant l'Europe et l'Amérique du Nord jusqu'en 2024.

Le mélange possède deux avantages de taille : on peut ajuster la période de décomposition du plastique et on peut y ajouter des additifs. C'est grâce à cet avantage que le ministère des Forêts du Canada s'est intéressé à PlasBio. Il a financé un projet-pilote en Haute-Mauricie et à l'Université Laval pour faire pousser des épinettes dont les plants ont été semés dans les pots de PlasBio injectés d'engrais. Un rapport de l'étude doit être publié cet été, qui démontrera, selon M. Nadeau, que ces pots améliorent grandement le rendement des plants. " Leur croissance est plus forte, ce qui pourrait nous ouvrir un marché dans les régions de désertification ", dit-il.

C'est donc ce premier marché que vise BioPlas. L'entreprise s'est associée à Plastic Moore, de Bellechasse, pour faire fabriquer les pots de plants avec engrais. PlasBio vise une commercialisation dans les mois suivant le rapport du ministère de la Forêt.

Un deuxième marché, pour lequel des validations sont en cours depuis 2008, est celui des cosmétiques verts. L'entreprise lorgne également les pellicules pour paillis, les fixations et les tuteurs agricoles. Ensuite, elle entend se lancer dans le marché des boissons énergétiques et dans celui des contenants résistants aux micro-ondes. Et les sacs en plastique ? " Ce n'est pas intéressant, répond l'entrepreneur. Sur le marché, il y a beaucoup de sacs qui sont soi-disant biodégradables alors qu'ils sont plutôt fragmentables, c'est-à-dire qu'ils se défont en morceaux sans se dégrader conplètement ", commente-t-il.

Effencon cherche du financement pour ses camions verts

Trois jeunes diplômés de l'École de technologie supérieure (ETS) ont inventé et breveté un système qui améliore l'efficacité énergétique des véhicules lourds.

Leur PME, Effenco, a conclu des partenariats avec deux entreprises, dont l'américaine Waste Management, pour qu'elles installent son système sur leurs camions à ordures. Il s'agit d'un module hydraulique qui récupère et réutilise l'énergie dégagée par le freinage. Lorsque le camion freine, l'énergie est emmagasinée pour assister l'équipement auxilliaire, comme le compacteur à déchets.

Selon Benoît Lacroix, un des trois partenaires de l'entreprise, le système permet de réduire de 20 % la consommation de carburant et de réduire les émissions de GES de 19 tonnes par an, soit l'équivalent de la consommation de quatre camions. En plus, il accroît la durée de vie des freins. Effenco est à la recherche de partenaires financiers pour se lancer sur le marché nord-américain. Fondée en 2006, la PME a été financée jusqu'à maintenant par l'Agence d'efficacité énergétique du Québec et par Technologie du développement durable Canada.

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