" La construction de la tour Khalifa, à Dubaï, a représenté plusieurs défis, dont celui de pomper le béton à des hauteurs jamais atteintes à partir du sol, soit 700 mètres ", dit Kamal Khayat, professeur-chercheur en génie civil de l'Université de Sherbrooke.
La tour d'une hauteur de 828 mètres a été construite par un consortium international dirigé par Samsung Engineering, qui a fait appel à Kamal Khayat, reconnu internationalement pour ses travaux sur les performances du béton.
Toujours plus haut !
" Il fallait concevoir un béton très liquide, le moins visqueux possible, pour pouvoir le pomper directement jusqu'au sommet ", explique le professeur.
En compagnie de son équipe de recherche, il a mis plusieurs mois à chercher la bonne formulation du béton.
Le choix du superplastifiant nécessaire pour augmenter la fluidité du matériau a aussi nécessité plusieurs essais.
" En propulsant le béton au moyen de pompes installées au pied de l'édifice, l'entrepreneur évitait d'avoir à installer une autre station de malaxage et de pompage plus haut, et d'avoir à y hisser les composants nécessaires à sa fabrication ", souligne M. Khayat.
L'expertise de Kamal Khayat a aussi été requise par le bureau d'architectes Skidmore, Owings & Merill, de Chicago, qui a dessiné la tour.
Cette fois, le défi était de pouvoir utiliser " un béton autocompactant qui se placerait lui-même dans le coffrage des piliers de la fondation, à 50 mètres de profondeur ", explique M. Khayat.
À peine construite, la tour Khalifa risque de perdre son titre de plus haut gratte-ciel du monde. Des projets de tours hautes de plus d'un kilomètre sont en plan, toujours à Dubaï et en Arabie Saoudite. Les promoteurs ont en main la carte d'affaires de M. Khayat.