" Nous sommes en train de bâtir un écosystème en cleantech "

Publié le 10/04/2010 à 00:00

" Nous sommes en train de bâtir un écosystème en cleantech "

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Le futur fonds d'amorçage destiné aux technologies propres ne tentera pas de sauver la planète. Il concentrera ses investissements dans le secteur de l'énergie et de l'efficacité énergétique. Et il fonctionnera en collaboration avec les industriels.

C'est de cette façon qu'on réussira à lancer au Québec des entreprises ayant de bonnes chances de survie. Car le secteur plus large de l'environnement, bien que fort prometteur, n'est pas facile à rentabiliser, à moins d'avoir accès à de puissants moyens financiers.

" En général, les investissements en efficacité énergétique permettent un rendement de l'investissement plus rapide, avec des besoins en capitaux moins importants, fait valoir Andrée-Lise Méthot, associée et fondatrice de Cycle Capital Management, dont l'équipe vient d'être choisie pour structurer le fonds d'amorçage. On ne peut pas tout faire. Il faut cibler des secteurs dans lesquels on aura des partenaires. "

Un premier fonds

Cycle Capital Management gère déjà un premier fonds de 80 millions de dollars dont les commanditaires sont Cascades, la Caisse de dépôt et de placement du Québec, le Fonds de solidarité de la FTQ et le fonds d'action de la CSN, ainsi qu'Énergie renouvelables Brookfield. Pour le projet du fonds d'amorçage, Cycle Capital s'est associé au Centre d'excellence en efficacité énergétique C3E, qui regroupe des acteurs industriels importants comme Rio Tinto Alcan, Siemens, Hydro-Québec, Ericsson, etc. S'il est clôturé, le nouveau fonds s'appellera Cycle-C3E.

Le but est de créer des entreprises qui ont besoin de 15 millions et moins pour atteindre le seuil de rentabilité, explique Mme Méthot. Ces entreprises fourniront des solutions (systèmes de gestion, d'optimisation et de contrôle d'énergie ou des nouveaux matériaux) que pourront utiliser les industriels afin de réduire leurs coûts d'énergie et se plier à la réglementation. " L'association avec les partenaires industriels nous permet d'éviter les erreurs ", fait-elle valoir. Clairement, nous sommes en mode pull plutôt qu'en mode push.

Forte croissance mais peu d'investisseurs

Peu connu voilà 10 ans, le secteur des technologies propres est devenu, en 2009, le plus important segment des sociétés de capital de risque aux États-Unis, accaparant 27 % des investissements (selon Cleantech Group, PWC Moneytree Report). Le marché mondial était de 36 milliards de dollars en 2004. Il passera à 500 milliards en 2030, selon New Energy Finance.

Mais au Québec, il y a peu de sociétés privées en capital de risque. On mise sur le soutien gouvernemental en offrant du financement non dilutif, explique Mme Méthot. Le nouveau fonds d'amorçage sera aussi le seul. L'absence de concurrence peut être décevante pour les entrepreneurs qui n'ont alors qu'une porte à laquelle ils peuvent frapper. Mais c'est un départ. " Nous sommes en train d'essayer de bâtir un écosystème en cleantech au Québec, dit l'associée de Cycle Capital. Grâce au fonds d'amorçage, on s'assure que la chaîne de financement n'est pas brisée. "

À 42 ans, Andrée-Lise Méthot est une figure incontournable dans le milieu du développement durable. Avant de fonder Cycle Capital Management, elle a mis sur pied le Fonds d'investissement en développement durable ainsi que le Fonds d'action québécois pour le développement durable (45 millions), le premier du genre au Québec. Elle préside également le CA de la grappe sur les technologies propres.

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