" Je sens un second souffle pour l'entrepreneuriat "

Publié le 10/04/2010 à 00:00

" Je sens un second souffle pour l'entrepreneuriat "

Publié le 10/04/2010 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

Les Affaires - Parlez-nous de la dernière année dans l'industrie du capital de risque.

Jacques Bernier - Beaucoup ont pensé que c'était la fin du monde ! Le marché du financement était complètement fermé. Mais nous en sommes maintenant à un début de cycle attrayant en capital de risque, pour les raisons suivantes : les évaluations des entreprises ont baissé, il y a un retour graduel des liquidités, la concurrence est moindre pour les entrepreneurs et les investisseurs en capital de risque et les consommateurs recherchent de nouveaux produits plus efficaces, plus rapides et moins chers.

JLA - C'est donc un moment idéal pour démarrer une entreprise technologique ?

J.B. - Oui. Les sociétés existantes sont en difficulté, la main-d'oeuvre de talent est disponible et la concurrence est faible dans les nouveaux démarrages. De plus, les nouvelles technologies favorisent la croissance.

JLA - Vous parlez de " nouveaux modèles " en capital de risque. Que voulez-vous dire ?

J.B. - Jusqu'au moment de la crise, l'industrie du capital de risque était devenue une industrie de frais de gestion. Les capital-risqueurs se prenaient pour des super héros, oubliant qu'ils étaient au service des entrepreneurs. Le moment est venu d'un meilleur alignement des intérêts des investisseurs, des gestionnaires de fonds et des entrepreneurs. On donne les bons outils, les bonnes plateformes technologiques, le bon encadrement et le bon niveau de capital. La nouvelle génération de sociétés de capital de risque montent des fonds plus modestes, mais elles s'engagent dès le début, à l'étape de l'amorçage. Ils vont aux sources de ce que doit être le capital de risque.

Quant aux entreprises en démarrage, le nouveau modèle leur demande d'être plus agiles et souvent plus petites. De toutes façon, dans les technologies de l'information et des communications, les montants requis pour arriver à la sortie ou à la première validation sont beaucoup moins élevés qu'avant. Autrement dit, le capital est plus efficace. Finalement, il y aussi un nouveau modèle dans le développement et la distribution : on travaille à des applications pour des partenaires, ce qui réduit encore le coût du financement. C'est le modèle d'Apple. Bref, on fait plus avec moins de capital.

JLA - Et le Québec dans ce contexte ?

J.B. - L'entrepreneuriat québécois a un avantage stratégique : il est habitué de fonctionner avec peu de moyens. Autre avantage, le Québec dispose de capital de risque, alors que bien d'autres régions ont du mal à en trouver. Le gouvernement a créé Teralys Capital qui gérera un fonds de 1,3 milliard de dollars et trois fonds d'amorçage totalisant 120 millions. Il y a clairement un momentum qui nous favorise. Maintenant qu'on a eu les trois " B " - le bateau, la beach house et la BMW -, il nous faut les trois " C " : la culture entrepreneuriale, le capital et la créativité. Sur la culture entrepreneuriale, il y a un travail à faire qui se fera. Nous avons pris de l'expérience au Québec, tant du côté des entrepreneurs que des capital-risqueurs. Je sens un second souffle pour l'entrepreneuriat.

Qui est Jacques Bernier?

Âge: 51 ans

Titre: Président de Teralys Capital

Entrepreneur en série et capital-risqueur, Jacques Bernier a été nommé à la tête du fonds Teralys Capital créé l'an dernier par le gouvernement du Québec, la Caisse de dépôt et de placement et le Fonds de solidarité de la FTQ. Teralys a fait son premier investissement l'automne dernier.

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