Robert Dutton
L’entreprise a aussi besoin de la confiance de « la société » pour fonctionner. Ses projets ont dorénavant besoin de l’acceptabilité sociale. Plus généralement, la prospérité, voire la survie à long terme du système de libre entreprise, repose sur la confiance des parties prenantes. Or, au Québec comme ailleurs dans le monde, cette confiance a été malmenée au cours des dernières années. Entre le scandale d’Enron et celui de Lehman Brothers, entre les fraudes de Bernard Madoff et celles de Vincent Lacroix, sans oublier les révélations entendues à la commission Charbonneau, des cas spectaculaires et très médiatisés nourrissent une baisse de confiance à l’égard des entreprises – et même du « système ». Ce n’est pas le moindre des paradoxes qu’on puisse documenter ce phénomène grâce à un « baromètre de la confiance », construit et diffusé depuis une quinzaine d’années par Edelman, une firme qui s’est elle-même retrouvée au centre d’une récente controverse.
Que les deux groupes qui critiquent le plus l’entreprise, à savoir les médias et la classe politique, vivent une crise de confiance plus grave encore que celle de l’entreprise n’est pas une consolation. Que les comportements condamnables soient le fait d’une minorité d’entreprises n’est pas une excuse. Et que l’entreprise canadienne se compare favorablement aux entreprises de la plupart des pays du monde n’est pas une raison de négliger le problème.
Le problème existe. Il faut trouver une solution, et non des boucs émissaires. C’est à l’entreprise de veiller à ce que la société lui assure sa confiance et lui conserve sa légitimité.
« L’entreprise existe pour servir la société »
La recherche de solutions s’effectue d’abord en fonction d’une prémisse juste : « L’entreprise existe pour servir la société ».